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votif la qualité de celui qui Périgea, on est, en effet, porté à croire
qu'il s'agissait bien moins d'une guérison, ou de tout autre faveur
personnelle, que d'un événement public, et se rattachant aux fonc-
tions de Latinianus, comme la délivrance d'un danger d'incendie,
de sédition, de pillage, délivrance attribuée à la protection des dieux,
et due peut-être aussi à la vigilance, à la sagesse, au courage du
Prcefechis vigilum.
   Cet événement, et ce vœu à Jupiter-Depulsor, et au génie tuté-
laire de la cité lyonnaise, auraient-ils quelques rapports avec les faits
politiques et militaires dont Lyon fut le théâtre, lors de la lutte en-
tre Albin et Sévère pour la souveraine puissance, et qui durent plus
d'une fois compromettre la sûreté de la ville ? On ne peut que le
conjecturer; mais cette conjecture est vraisemblable, et je l'admet-
trais volontiers. Je dois faire observer du moins, en terminant cet
article peut-être un peu long, que le GENIVS LOCI, invoqué ici avec
le roi des dieux, rappelle un des revers les plus rares et les plus in-
téressants des médailles romaines d'Albin qui lui donnent le titre
d'Auguste, et qu'on peut croire avec vraisemblance avoir été frap-
pées dans notre ville. Pour le dénier d'argent dont je parle, cette
conjecture est changée en certitude par la légende GEN. LVG. COS
 II, qui mentionne son nom. Dans la figure nue qu'on y voit debout
 et la tête crénelée, cette même légende nous fait reconnaître le
 génie protecteur do Lugdunum; et l'aigle placé à ses pieds, attribut
 ordinaire de Jupiter, semble supposer également la protection du
 souverain de l'Olympe.
                                                            H. G.