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 quels il se livrait avec peu de ménagement lui causèrent une
 maladie qui le mit aux portes du tombeau ; les médecins
 l'envoyèrent alors à Montpellier, clans l'espoir que la dou-
 ceur du ciel méridional et quelques distractions rétabliraient
 peu-à-peu sa santé. Quand il se crut hors de danger, il se
 hâta de rejoindre ses parents, qui venaient de fixer leur do-
 micile à Lyon. 11 concourut bientôt pour le majorât de l'Hôlel-
 Dieu, mais il échoua, sans doute à cause de sa trop grande
jeunesse, que rendait plus apparente encore la vive fraîcheur
de son teint; Clerjon avait alors vingt cinq ans. La thèse qu'il
soutint à Montpellier lui valut des prolecteurs et des amis.
Une chaire de médecine lui fut offerte dans cette ville ; il la
refusa.
    Cependant, ses études habituelles ne délournaien t pas son at-
tention de la littérature. Il écrivit un roman, qui parut sous le
voile de l'anonyme, et qui était intitulé : Chroniques françaises,
première série, 8 vol. in-12 ; les quatre premiers contiennent :
Le Curé de campagne, ou la petiteville en révolution, etles quatre
autres : L'Attaque du pont, ou la fille retrouvée, par Alphonse
Lory, membre de VAcadémie des Robertins, inspecteur des eaux
thermales de la même ville; Paris, Boulland, 1829-30. Cet ou-
vrage était empreint de l'esprit niaisement irréligieux qui dé-
frayait alors tant de livres, et toutes les colonnes de quelques
journaux. C'était de plus une satire où l'auteur traduisait en
scène deux littérateurs lyonnais, qu'il regardait comme ses en-
nemis. L'un d'eux, celui que son roman désigne sous le nom
de M. Mouche, avait laissé échapper contre Clerjon quelques
mots inconsidérés, que le docteur prit au vif, dès qu'ils vin-
rent à ses oreilles.
    Un libraire de Lyon crut toutefois apercevoir dans ces es-
sais de jeune homme le germe d'un talent qui pourrait s'es-
sayer à quelque chose de plus utile et de plus sérieux. Il en-
gagea l'auteur à écrire une Histoire de Lyon. Sans s'effrayer à
l'aspect d'une tâche aussi pénible, Clerjon se mit à l'œuvre,
et l'on vil bientôt paraître, avec le discours préliminaire, une