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     Considérée sous le point de vue financier, la souscription qui, au pre-
  mier abord, pourrait paraître onéreuse à quelques-uns, sera probable-
 ment réduite au tiers ou au quart seulement de la somme exigée, par
 le produit assuré des fêtes musicales, des concerts et des bals que l'on
 pourra donner dans la salle de la Société, de telle sorte que les sous-
 cripteurs n'auraient à verser que la différence de ces recettes avec le
 montant total de la souscription, ou bien ils seraient remboursés par
 le comité chargé de l'administration des deniers, si toutefois on ne
 préfère consacrer le supplément de fonds à une caisse de réserve pour
l'amélioration de l'établissement, et la rétribution d'autres artistes
 qui seraient chargés de l'enseignement gratuit de la musique dans les
 classes populaires. Nul doute,en effet, que la Société ne puisse donner
 au moins trois concerts par an, dont Je produit moyen seraitde mille
francs chacun ; plus un festival auquel les musiciens de toutes les
 villes environnantes seraient appelés à prendre part dans la belle
 saison, et dont le produit serait au moins de deux à trois mille francs ;
 en outre,la salle pourrait être louée soit pour des bals ou desraoùts,
 soit pour des concertsaux artistes de passage dans notre ville, et ceux-
 ci n'hésiteraient point à donner cent ou deux cents francs pour avoir
une salle favorable à l'harmonie, où ils pourraient disposer, au pre-
mier appel, d'un orchestre complet, plutôt que de se faire entendre
dans la salle à manger de l'hôtel du Nord, ou de s'exposer aux dédains
MM. les agents de change et courtiers, en sollicitant la salle de la
Bourse, vraie catacombe musicale, trop froide et trop sombre pour
les toilettes de nos élégantes compatriotes.
    Il est bon de rappeler à l'administration qu'il existait un emplace-
ment très favorable pour la construction d'une salle de concert,
celui de l'ancienne halle aux poissons, près le pont du Change ; au-
cun n'offrait plus de convenances par sa position centrale et son
abord facile sur le quai d'Orléans. Plusieurs démarches infructueuses
ont été tentées auprès de M. le Maire pour obtenir cet emplacement
qui vient d'être vendu aux spéculateurs. Ne serait-il pas possible de
s'entendre avec l'acquéreur, et, en stipulant une redevance annuelle
par un bail assez long pour lui présenter quelqu'avantage, d'obtenir
qu'une partie de ce local fût disposée, dans ses projets de construc-
tion, pour une salle de concerts qui occuperait une surface et une