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                            XV

les mœurs, et dont se ressentent ceux-là mêmes qui sont
faits pour en secouer le joug.
   J'ignore si l'ensemble de ces observations ne va point
contre les espérances d'avenir que Lyon me semble des-
tiné à voir un jour se réaliser. Quoiqu'il en soit, j'essaie
d'indiquer le mal, afin qu'on y porte remède, et je ne
dis pas tout le bien, parce que c'est le mal qui se présente
le plus visiblement à l'œil. Il me reste à parler encore de
la Pievue du Lyonnais.
   Certes, lorsqu'il y a quatre ans révolus, quelques jeu-
nes gens songèrent à fonder une Revue qui, en ouvrant
ses colonnes à toutes les intelligences de la cité, s'occu-
perait en même temps à débrouiller les Annales du Lyon-
nais, à étudier dans ses faces diverses l'histoire de la pro-
vince , ils avaient bien un secret espoir, mais ils ne pen-
saient pas que l'on viendrait à eux comme on est venu.
Il y avait pourtant des difficultés dont quelques-unes ne
sont point encore applanies. Il fallait des abonnés, les
abonnés existent; des collaborateurs, on les connaît; une
rédaction satisfaisante , elle s'efforce de valoir mieux de
jour en jour. Mais d'autres obstacles s'élèvent encore. Les
uns nous disent : Vous êtes bousingots, et la république
se dresse dans vos colonnes ? — Mais pourtant nous avons
des noms acquis au royalisme et au juste-milieu. Les au-
tres nous crient : Oh ! vous êtes irréligieux , et vos pages
sont empreintes d'esprit libéral. — Mais cependant nous
avons de respectables noms d'ecclésiastiques. D'autres
enfin objectent d'autres raisons , et nous nous trouvons
dans la situation désespérée de ce pauvre homme qui de-
venait chauve sous les mains de ses deux femmes. Ailleurs
enfin on nous demande de la haute esthétique, de la phi-