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440 qu'on aperçoit de ce côté à deux cent milles de distance ( I j . Les Pannoniens , si terribles, qui se sont déjà soulevés au nombre de deux cent mille (2), et ont fait pâlir T i b è r e ! hommes aguerris et b r a v e s , habitués à vaincre les barbares sur les glaces du Danube (3), les Pannoniens suivent Sévère, en criant : Rome ! Rome ! Après avoir créé une garde de six cents h o m m e s , qui ne le perdront pas de v u e , Sévère se met en route (4) ; m a r - chant à la tête de son armée, ne séjournant nulle p a r t , c'est à peine s'il accorde aux troupes quelques h a l t e s , quelques intervalles de repos. Il leur a répondu : Rome! et elles sup- portent toutes les fatigues, toutes les privations. Prêchant d'exemple, c'est toujours lui qui met la main à ce qu'il y a de plus pénible ; sa tente est simple et sans or- nements , comme celle du dernier légionnaire ; sa table est servie des mets les plus grossiers (5). Ainsi commandé, le sol- dat est capable de tout. Sévère et ses barbares sont à peine au nord de l'Italie, que Rome tremble. Trois étoiles ont paru autour du soleil (6) le 1 er janvier, pendant que Didius Julianus offrait un sacrifice à Jupiter à l'entrée du sénat. Autre présage de malheur, c'est, pendant une cérémonie en l'honneur de Janus , le peuple qui a crié d'une commune voix que Didius a usurpé et qu'il est parricide (7). En vain Julianus a versé ses trésors pour acheter l'empire; en vain il a enchéri de 1250 drachmes contre le plus offrant (8); en vain il paie un Centurion Aquilius (1) Valleius Paterculus, I. 2, p. 5. (2) Velleius Paterculus, 1. 2, p. 110. (5) Dion, 1. 71. p. 1181. {&) Sabbalhier, v. 37, p. 98. (5) Dion Cassius, 1. 73, p. 1234-33. (6) Hisl. rom. de Dion, traduite par Xiphilin , grec, [p. 432. (7) Hist. rom. de Dion, p. 429. (8) Hisl. rom. de Dion, p. 427; Hist. Aug., p. 8 i .