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    L'article que les auteurs du Journal des Sçavans ont
 consacré à cet ouvrage (année 1678, page 257-59) est
 trop intéressant pour que nous hésitions à le reproduire:
    « G'estoit sans doute un homme de bon goût que cet
 altéré qui trouva le premier l'invention de boire à la
 glace. On ne peut pas savoir le nom de ce voluptueux,
 comme de celui qui s'avisa le premier de mettre l'eau
 dans le v i n , que Pline appelle Staphylus, fils de Silène ;
mais, si nous en croyons Charès de Mitylène (1), c'est
 à Alexandre-le-Grand à qui nous devons l'usage des gla-
cières. Quelques-uns le portent même plus loin, fondés
sur ce passage des Proverbes de Salomon : Comme le froid
de la neige dans le jour de la moisson , ainsi le messa-
ger fidèle, etc.
    « Quoi qu'il en soit, il est certain que les Grecs et les
Romains se sont servis de la neige et de la glace pour la
délicatesse de leurs tables. Pline attribue à Néron l'inven-
tion de faire cuire l'eau pour la rafraîchir, en la mettant,
après qu'elle est cuite, dans des bouteilles de verre qu'on
enfonce dans la neige; mais il se trompe, car Hippocrate
l'a pratiqué long-temps avant ce prince; mais, au lieu de
la mettre dans la neige, il l'exposoit au serein, aussi bien
que le vin et les potions de ses malades, quand il vouloit
les rafraîchir. En Italie et en Espagne , on en use de cette
façon, et l'expérience fait voir que si, en retirant le ma-
tin les bouteilles dans lesquelles on a ainsi exposé au se-
rin l'eau bouillante, on les met dans de la paille, ou
qu'on les couvre autrement, cette eau devient plus fraîche
que la glace. On se sert de mille autres inventions pour
boire frais. Les curieux savent qu'en dissolvant dans un

  (1) Voyez son avlicle faml'IIist. de la Litt. grecque, par Schoell, III, 205