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332 sans esprits-forts ; la civilisation aussi avancée qu'en aucune autre contrée de l'Europe, et l'ignorance du lazzarone ou du pâtre anda- loux; voilà ce que l'on rencontre dans le département du Rhône, se- lon qu'on visite la partie vignicole du Beaujolais ou les vastes prai- ries d'Anse, de Villefranche et de Belleville; les âpres cantons de Thisy, de Tarare, de Lamure et de Givors, ou les communes do Saint-Laurent, de Chamousset et de Saint-Symphorien ; la grande ville et son opulent entourage, ou les villages pauvres et éloignés du canton de Monsol. Ce que vous ne dites pas non plus, c'est qu'il n'y a pas à Lyon un endroit qui no rappelle un événement historique ; c'est que, dans cette ville, les croyances religieuses se sont conservées pures et ardentes, et que nulle part on n'a poussé plus loin la charité publique. Ce que vous ne dites pas non plus, c'est que les classes s'y fon dent assez généralement; que la noblesse, et il s'en trouve à Lyon de la plus haute, se mêle volontiers à la classe commerçante; que les artistes et les hommes de lettre sont reçus partout avec faveur ; qu'à la Faculté se trouvent des professeurs qui ont fait marcher la science ; que l'Académie compte dans son sein des hommes distin- gués; que, tous les trois ans, a lieu une exposition de peinture; que les deux théâtres sont suivis quand ils sont bien dirigés ; que sur ces deux scènes apparaissent des ouvrages estimables pour lesquels on néglige le baptême de Paris ; que des artistes de mérite s'y sont fixés, et, enfin, que Napoléon voulait faire de cette ville la seconde capitale de l'Empire français. Et vraiment je demande pardon de cette énumération puérile; mais la réplique ne pouvait pas être plus sérieuse que l'attaque. M. Dumas critique Lyon, comme il aurait critiqué la toilette d'une jolie femme; il a bien fallu lui répondre sur le même ton. THÉODORE GKANDPERKET.