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324 Karl-le-Grand , le second de saint Louis, et le troisième de Louis XIV. L'église d'Ainay est bâtie sur l'emplacement du temple que les soixante nations de la Gaule avaient élevé à Auguste : les quatre pi- liers de granit qui soutiennent le dôme sont même empruntés par la sœur chrétienne à son frère païen ; ils no formaient d'abord que deux colonnes qui s'élevaient à une hauteur double de celle qu'ils ont aujourd'hui, et chacune était surmontée d'une Victoire ; l'architecte qui bâtit Ainay les lit scier par le milieu (1), afin qu'elles ne juras- sent point avec le caractère roman du reste do l'édifice. Au-dessus de la porte principale, se trouvait autrefois incrusté un petit bas-relief qu'on peut voir aujourd'hui dans la galerie du palais Saint - Pierre , au n° ix ; il représente trois femmes tenant des fruits à leurs mains. Au-dessus de ces figures , on lit ces mots en abrégé : MAT. AUG. PU. EGN. MED. On les explique ainsi : MATRONIS AUGUSTIS, PHILEXUS EGNATICUS, MEDICUS. La cathédrale de Saint-Jean ne paraît pas avoir, au premier abord, l'âge que nous lui avons donné ; son portique et la façade datent évidemment du XVe siècle , soit qu'ils aient été rebâtis ou seulement achevés à cette époque. Au reste , la date précise de sa naissance se retrouvera pour l'archéologue dans l'architecture de la grande nef, dont les pierres portent la trace toute fraîche des souvenirs rapportés des croisades et des progrès que l'art oriental venait d'introduire chez les peuples occidentaux. L'une des chapelles qui forment les bas-côtés de l'église , et dont, en général, l'architecte portait le nombre à sept en mémoire des sept mystères , ou à douze en l'honneur des douze apôtres , est nommée la chapelle Bourbon. La devise du cardinal, qui se compose de ces trois mots : N'espoir ne peur, est reproduite en plusieurs endroits. (1) Nous avonsrelevé dans Lyon Ancien etModerne cette erreur dans laquelle, selon nous,M, Dumas est tombé avec tous nos historiens anciens et modernes, ( Note de l'Editeur ).