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DE LA MÉDECINE LÉGALE DES ALIÉNÉS , dans ses rapports avec la Lé-
   gislation criminelle , par Alexandre BOTTEX ; Lyon, imp. de Louis Perrin.
   — 1838.

    L'auteur de ce discours ne s'est point proposé de réformer
 la législation criminelle relative aux aliénés. Il a compris
 qu'une telle réforme , en la supposant possible, ne saurait
 être que l'ouvrage du t e m p s , et qu'avant d'en appeler aux
 législateurs, il importe surtout que les hommes spéciaux aient
 recueilli de nombreuses observations où viennent se ranger
 à peu près toutes les varié Lés de la folie. Aussi n'a-t-il eu
 d'autre but que celui de constater le vice de la législation
 existante , et d'élucider, autant qu'il était en l u i , celle ques-
 tion encore si obscure.
    Médecin d'un hospice d'aliénés et souvent appelé en celle
 qualité à éclairer la religion des tribunaux, M. le docteur
 Boltex a pu reconnaître q u e , dans l'appréciation de la crimi-
 nalité , il n'est pas toujours tenu assez de compte de l'état
  noral de l'accusé à l'heure du délit. S i , en effet, l'intention
  .eule fait la culpabilité, on aura peine à comprendre qu'un
 homme, évidemment privé de loule liberté morale au moment
de la consommation du crime, puisse être puni selon toute la
 rigueur des lois. Qu'un fou furieux, échappant à ses gardiens,
égorge le premier passant qu'il rencontre, certes il ne se
trouvera pas un seul juge pour le condamner : sa folie est
un fait notoire qui l'absout. Si d o n c , en pareil cas , le glaive
de la justice doit rester dans le fourreau, n'est-il pas aussi
d'autres circonstances où il doit épargner la lête du coupable,
lorsque celui-ci, par exemple, bien que jouissant habituel-
lement de la plénitude de sa raison, est devenu toul-à-coup
assassin , et cela sans intérêt , sans haine , sans provocation ,
sans motif? Le crime que cet homme vient de commettre
n'est-il pas, en effet, une preuve suffisante de folie ? Qui ose-
rait d'ailleurs affirmer, contrairement à l'expérience , qu'il