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 serve, il avait la sévérité d'un anachorète austère. Mais dans
 tous ces changements , il n'entrait jamais rien de préten-
 tieux, rien de dissimulé , il était toujours resté tel que la na-
 ture l'avait fait. Il ne lui aurait pas été possible de ne pas être
 lui ; car nulle impression extérieure ne pouvait agir sur son
 être, modifier sa puissante organisation pour changer sa volon-
 té ; seule son imagination mobile avait de l'influence sur lui,
 et comme elle était forte, active, elle lui faisait quelquefois
 apercevoir la réalité dans les fictions qu'elle avait enfantées.
     « Le besoin du pays qui m'a donné le jour est uni dans mon
 ame , disait-il souvent, à ce qu'ont jamais eu de plus profond
 et l'esprit de famille, et les affections des jeunes aonées et le
 souvenir des premières éludes. Le travail que je viens de ter-
 miner et celui que je projette (son ouvrage sur l'espèce bo-
 vine) ont été inspirés par le sentiment de la terre n a t a l e ,
 qui suit les Auvergnats dans toutes les émigrations laborieu-
 s e s , et q u i , dans quelque lieu qu'ils soient, ambulants ou
 fixés , s'accompagne de l'espoir d'aller se reposer dans la
 tombe de leurs aïeux.» Ce désir qni ne le quitta jamais ne de-
vait pas se réaliser. Il n'avait jamais été si content de lui que
dans ses dernières années, parce qu'il n'avait jamais si bien
travaillé. Il avait dans sa fille un secrétaire aussi intelligent
que bien disposé, et grâce à cet a i d e , M. Grognier, dont le
louable amour propre n'était satisfait que lorsqu'il avait com-
posé quelque chose d'utile , était fier de la multiplicité de
ses travaux. Comptant sur sa constitution qu'il avait vu si ro-
buste, sur sa santé qui avait été si florissante , il avait formé
de nombreux projets. Sa famille et ses amis se promettaient
de le conserver encore long-temps, lorsque vers la fin de
juillet 1837, il se plaignit d'une légère indisposition. Peu
accoutumé à être malade et comme s'il n'eut pas cru aux
maladies parce qu'elles l'avaient épargné, il ne voulut ni
consulter de médecin , ni permettre qu'on lui donnât aucun
soin particulier. Il continua ses travaux et les occupations
que lui donnait la direction provisoire de l'Ecole ; il présida