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biens de la t e r r e , était autrefois considéré comme le plus
grand bienfait de la Providence, écrivait-il dans la Gazclte
Universelle de Lyon^ e t , hormis quelques noirs spéculateurs,
tout le m o n d e se réjouissait lorsque les guêrels se couvraient
des plus riches moissons. Il était réservé à notre temps de
voir cette richesse se convertir pour ceux qui la produisent
en source de pénurie. » C'est le terrain emblavé qu'il aurait
voulu voir diminuer (1). M. Grognier était connu comme
économiste ; il faisait partie de plusieurs sociétés instituées
pour les progrès du commerce ou de l'industrie.
   Peut-être M. Grognier manquait-il de cette constance opi-
niâtre q u i , dans la culture des sciences , est nécessaire pour
étendre les bornes de notre savoir ; mais il possédait, et à
un degré r e m a r q u a b l e , le talent de répandre les connaissan-
ces acquises; il s'est dignement occupé de celte mission, la
seule q u i , à cause des divers cours et des emplois dont il
était chargé , lui fût possible do remplir ; il s'en est acquitté,
et par ses leçons et par ses écrits. Tous ses ouvrages réunis-
sent à un style s i m p l e , clair, concis, qui doit les rendre
populaires, le cachet de l'utilité. Par leur publication, il a
rendu service aux agriculteurs qui étaient sans guide pour
l'éducation de leur bétail, et aux élèves des Ecoles vétéri-
naires, qui passaient à copier des manuscrits un temps qu'ils
pourront employer plus avantageusement. Il aura contribué
aux progrès de l'agriculture en popularisant sur les pâtura-
ges temporaires, sur les prairies artificielles , sur la slabu-
lation p e r m a n e n t e , sur la manière la plus avantageuse de
nourrir le b é t a i l , des notions encore le partage de quelques
agronomes riches et instruits et des provinces de l'Europe les
plus avancées dans l'art agricole. 11 aura contribué à com-
battre sur le croisement des r a c e s , sur la nécessité d'importer
du sang étranger , les idées de Buffon, de Bourgelat, qui en


    (1) Qu'on abandonne les céréales au pays où le sol est fécond, la popu-
'alion peu nombreuse. {Rapport sur Coppel).