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298 biens de la t e r r e , était autrefois considéré comme le plus grand bienfait de la Providence, écrivait-il dans la Gazclte Universelle de Lyon^ e t , hormis quelques noirs spéculateurs, tout le m o n d e se réjouissait lorsque les guêrels se couvraient des plus riches moissons. Il était réservé à notre temps de voir cette richesse se convertir pour ceux qui la produisent en source de pénurie. » C'est le terrain emblavé qu'il aurait voulu voir diminuer (1). M. Grognier était connu comme économiste ; il faisait partie de plusieurs sociétés instituées pour les progrès du commerce ou de l'industrie. Peut-être M. Grognier manquait-il de cette constance opi- niâtre q u i , dans la culture des sciences , est nécessaire pour étendre les bornes de notre savoir ; mais il possédait, et à un degré r e m a r q u a b l e , le talent de répandre les connaissan- ces acquises; il s'est dignement occupé de celte mission, la seule q u i , à cause des divers cours et des emplois dont il était chargé , lui fût possible do remplir ; il s'en est acquitté, et par ses leçons et par ses écrits. Tous ses ouvrages réunis- sent à un style s i m p l e , clair, concis, qui doit les rendre populaires, le cachet de l'utilité. Par leur publication, il a rendu service aux agriculteurs qui étaient sans guide pour l'éducation de leur bétail, et aux élèves des Ecoles vétéri- naires, qui passaient à copier des manuscrits un temps qu'ils pourront employer plus avantageusement. Il aura contribué aux progrès de l'agriculture en popularisant sur les pâtura- ges temporaires, sur les prairies artificielles , sur la slabu- lation p e r m a n e n t e , sur la manière la plus avantageuse de nourrir le b é t a i l , des notions encore le partage de quelques agronomes riches et instruits et des provinces de l'Europe les plus avancées dans l'art agricole. 11 aura contribué à com- battre sur le croisement des r a c e s , sur la nécessité d'importer du sang étranger , les idées de Buffon, de Bourgelat, qui en (1) Qu'on abandonne les céréales au pays où le sol est fécond, la popu- 'alion peu nombreuse. {Rapport sur Coppel).