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242 " Pour lui j'ai rassemblé ces heureuses familles ; « Que peut-on redouter avec de jeunes filles? « Ah! malgré leur gaieté, je cède à mon effroi; " Jamais dans l'avenir que votre œil ne pénètre.... « Mais quelle ombre a passé devant cette fenêtre, « Henri, mon cher Henri, demeure près de moi ! « C'est une pauvre femme... 0 ciel ! qu'on la renvoie, « C'est la Bohémienne, ah! ne l'appelez pas! « Ses oracles menteurs troubleraient votre joie, « Loin de vous, mes enfants, qu'elle porte ses pas ! « Le jour touche à safin; quel jeu peut vous distraire ? « A de vaines frayeurs jo voudrais me soustraire, « Et, malgré ma raison, je cède à mon effroi... « La main chaude est le jeu qui leur plaît davantage, « Henri, sur mes genoux viens cacher ton visage « Ainsi placé, mon fils sera plus près de moi ! Plus d'une jeunefilleeffleure avec malice La main que lui présente un pauvre pénitent ; Pour la seconde fois un heureux artifice Le force à retourner au poste qui l'attend ; Souriant aux éclats d'une gaîté folâtre, Heureuse de presser le fils qu'elle idolâtre, La mère voit enfin se calmer son effroi. Elle aime de son fils la feinte maladresse, Et dit quand de nouveau devant elle il se baisse : « Ainsi placé, mon fils est bien plus près de moi. Mais des chasseurs joyeux la joie se fait entendre.... Du bout de son fusil, l'un d'eux touche, en entrant, La main que, sans le voir, Henri semblait lui tendre... Sa mère, à cet aspect, pousse un cri déchirant ! Le coup part, et Henri, sous l'arme meurtrière