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                                 •2'ôG

    Le savoir et le courage ne sont pas les seules qualités indispensa-
bles à l'homme de guerre. Il lui faut encore une amo forte et un
esprit de persévérance qui ne se laissent abattre ni par les obstacles.
ni par les revers, ni par les erreurs; et sous ce rapport, l'armée
expéditionnaire de Constantine a été mise à de rudes épreuves.
   Elle était dans un pays presque inconnu, sans autres moyens
d'existence que ceux apportés, de fort loin, devant une ville garnie
de soixante bouches à feu, et que sa position rend, pour ainsi dire,
imprenable lorsqu'elle sera bien défendue ; l'artillerie venait de faire
des efforts surnaturels pour établir et armer ses batteries!.... Et
quand on a surmonté tant d'obstacles, pour ainsi dire invincibles,
quand on se croit bientôt maître de la place, on reconnaît, faut-il
l'avouer?.... que le feu de la plupart de ces batteries n'atteint point
précisément le but proposé, et que leur position doit être changée !...
Il fut donc décidé que les trois batteries Nemours, Danrémont et
des Mortiers seraient placées sur le Coudiat-Ati, malgré toutes les
difficultés nouvelles à éprouver pour y transporter le matériel.
    Traverser un torrent, marcher dans des chemins défoncés que
l'on n'avait plus le temps de réparer, et dont les rampes étaient si
rudes que quarante chevaux, aidés par les travailleurs, pouvaient à
peine faire avancer une seule pièce ; telles sont les difficultés dont
il fallut triompher, et malgré lesquelles ce changement de disposition
fut opéré sous la direction de Maléchard. Mais, de même que ceux
qui se trouvaient inutiles, ces travaux qui durent être exécutés
pendant la nuit et à la pluie, épuisèrent complètement les forces
des soldats. Découragés un instant, ils abandonnèrent tout et se
 dispersèrent. Ce ne fut qu'après avoir parcouru longtemps les pla-
teaux du Coudiat-Ati, et à force de prières, d'encouragements et de
 récompenses promises, que le colonel, chef d'état-major, secondé
 par quelques officiers, parvînt à ramener les hommes et à les re-
 mettre à l'ouvrage.
    Le 10 octobre, à l'aube du jour, lorsque la plupart des pièces
 avaient déjà franchi les deux tiers environ du trajet à parcourir,
 la place de Constantine ouvrit son feu avec une grande activité; et
 la mitraille venant effrayer les chevaux et les blesser ainsi que les
 hommes, apporta une nouvelle entrave à leur marche. Mais ce