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d'arbres et fort pittoresque. Là, se trouve l'ancienne voie romaine
d'Alkours, que l'on aperçoit de très-loin, comme une longue ligne,
tantôt blanche, tantôt verte et souvent interrompue. Elle était trop
souvent dégradée pour que l'on pût songer à y faire passer notre
armée. D'ailleurs, les Romains, qui faisaient porter leurs bagages
par des bêtes do somme, ne ménageaient point assez les pentes, et
leurs routes ne seraient aujourd'hui que très-difficilement praticables.
   A peu de distance de la voie d'Alkours, se rencontre le camp de
Nechmeïa, délicieusement placé entre deux ruisseaux tombant des
montagnes voisines. Le colonel Bernelle, qui commandait dans ce
camp, reçut et traita fort cordialement nos voyageurs, qui, pour-
suivant bientôt leur route, trouvèrent des ruines de maisons iso-
lées. Quelques inscriptions déchiffrées leur apprirent que ces débris
avaient appartenu à d'autres bâtiments construits sous le règne de
l'empereur Adrien.
   Ils passèrent ensuite à proximité de plusieurs villages Kabaïles,
qui sont très-différents des camps arabes. Ceux-ci, exclusivement
formés de tentes disposées en cercle, au milieu duquel sont les
troupeaux, ont un caractère nomade que n'offrent point les villages
kabaïles, où les tentes sont remplacées par des cabanes en feuillage.
L'enceinte n'en est pas circulaire, mais se conforme aux accidents
de terrain ; et les troupeaux, dispersés dans la montagne, ressem-
blent davantage aux nôtres. Enfin ces derniers villages sont toujours
placés d'une manière pittoresque, au bord d'un bois, sur le flanc
d'une colline, dans un lieu qui possède tout à la fois de la verdure,
de l'eau et de la vie. On voit que le Kabaïle n'est pas un être errant,
et qu'il s'attache à la terre par plus de liens que l'Arabe.
   A un endroit nommé Getas-Bourba, ils reconnurent un terrain
assez grand pour avoir été occupé par une ville et couvert d'une
immense quantité de pierres de taille de toute nature ; mais il ne
restait debout que quelques toises d'un mur circulaire qui très-pro-
bablement ceignait la ville entière. Selon un savant antiquaire qui,
depuis le camp de Nechmeïa, faisait partie de la Caravane, cet em-
placement doit être celui de l'antique Tibilis, qui avait donné son
nom à des bains d'eaux thermales.
  Près de là, entre Guelma et le camp de Dréan, est le point