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pays. A quelque temps de là, le colonel Charassin et un
certain nombre d'autres exilés avec lui voulurent exécuter
une résolution semblable. La fortune leur réservait, à ce
moment où leurs maux allaient finir, son coup le plus
fatal. Ils revirent les côtes chéries de la France, mais ils
ne les touchèrent que pour y mourir. Le bâtiment qui les
portait donna sur des brisans et vint se perdre corps et
biens en vue même du port.
   En diverses villes de l'Union Américaine, trop de
 Français ayant ou non fait partie de la colonie du Champ
d'Asile, languissaient dans l'incertitude et la gêne pour
qu'un autre essai ne fut pas tenté en leur faveur. Le
lieutenant général Lefebvre-D.esnouette sur la tête duquel
pesait un arrêt de mort rendu par le conseil de guerre de
Paris, se chargea de cette mission. Le Congrès, en indem-
nité du Texas, offrit à lui, et à tous ceux qui seraient
tentés de le suivre, autant de terrain qu'ils en désireraient
dans la partie septentrionale de la province d'Alabama,
à la condition néammoins de reconnaître la souveraineté
des États-Unis. Le territoire ainsi offert était situé tout
à l'opposite du Champ d'Asile, à une distance fort consi-
dérable de la mer et sur les bords de la rivière Tombeckbé.
Déjà des colons Français habitaient isolément cette con-
trée : le nom de Toulouse (aujourd'hui Tuscalouza) donné
à leur établissement attestait le souvenir qu'ils avaient
gardé de leur patrie. Le général Desnouette et ses com-
pagnons franchirent la distance qui les séparait du lieu
qu'on leur avait cédé et fondèrent une colonie nouvelle
sur les principales bases adoptées au Champ d'Asile. Le
plan de la cité dont on jetait les premiers fondements
fut tracé et on l'appela Aigleville. Durant deux années,
on fit de grande efforts dans le but de décider la pros-