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173 M. Giraud, M. Silvestre. De pareils livres sont essentielle- ment réservés pour les bibliothèques curieuses et ce serait beaucoup hasarder que de compter vingt-cinq bibliothèques curieuses en France ; mais pourquoi renfermer dans les limi- tes d'un tirage si étroit d'excellentes productions aussi agréa- ble à lire qu'utiles à consulter, et q u i , n'en déplaise à la per- fectibilité rétrograde de l'époque, pourraient compter encore sans effort de plus nombreux lecteurs dans le pays? Est-ce mo destie oufierté? l'anonyme sauve assez, ce me semble, celtepu deur du savant et de l'homme d'esprit qui a peur de se confondre avec les gensdelettresde profession, et de se voir un jour collo- que dans les rangs d'une association d'écrivains, sous la rai- son commerciale d'une communauté. Est-ce epigramme? elle serait d'assez bon goût, mais un peu hyperbolique. Je con- nais une soixantaine de personnes, à Paris et dans les provin- ces qui liraient les Matanasiennes avec plaisir et avec fruit. Un homme plus répandu que je ne le suis irait peut-être jus- qu'à cent, et on trouverait dans sa liste des bibliothécaires, des professeurs, des académiciens, et jusqu'à des gens de let- tres. J e sais bien que la France éminemment éclairée du XIXe siècle n'épuiserait plus en huit jours la quinzième édition des Colloques d'Erasme , imprimée à vingt quatre mille exem- plaires, comme cela est arrivé pour celle de Simon de Colines; mais restreindre à vingt-cinq exemplaires l'édition de ces déli- cieuses Matanasiennes, c'est se moquer de l'Institut et de l'Ac- adémie de Lyon. On en jugera dans un prochain article. CH. NODIER. L'ART considéré t o m m e le symbole de l'état social, du ta- bleau.historique et synoptique du développement des beaux arts en France^ par Louis DCSSIEEX. — E n vente au bureau de la Revue du Lyonnais. L'ouvrage que nous annonçons est dû à u n jeune Lyon- nais, élève d e l r c année de l'école des Chartes. C'est l'histoire