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des conditions d'une bonne histoire de Fourvière, j'ai, sans
ypenser,fait le compte-rendu de l'ouvrage deM.l'abbé Cahour.
    Cet écrivain plein de science se livre d'abord à de philo-
 logiques recherches sur le mot de Fourvière; appelé à se
 prononcer entre les diverses étymologies qui lui sont données,
il repousse celle de Forum Veneris comme n'étant pas assez
justifiée par la religion de nos premiers pères ; ceux-ci, ado-
 rateurs zélés de Mercure, le Dieu du Commerce., ne profes-
 sèrent jamais un culte célèbre pour Yénus : les biens de la
 terre leur parurent préférables aux plaisirs amollissants de
la sensualité, et la déesse des moissons, Segesta, reçut chez
nous le culte que d'autres peuples vouaient à Yénus. L'opinion
de M. Cahour me paraît donc fondée, honorable pour la
 moralité du Lugdunum payen, et conforme à l'esprit de notre
 population, marchande en tous les temps. Aussi le nom de
Fourvière dérive-t-il très probablement du Forum vêtus
élevé par Trajan auprès du lieu où est actuellement l'église,
 et dénommé l'ancien, alors que la ville, ravagée par Sévère,
descendit des hauteurs de la colline sur les rives de la Saône
et l'immortel Delta. Cette pensée est encore confirmée par
la présence des pierres du Forum dans la construction de la
chapelle. Maintenant, si vous désirez connaître la cause de
l'altération du mot Forum vêtus en Fourvière, allez demander
à l'introduction de l'auteur les diverses transformations qu'ont
subies les langues celtique et latine, soumises à l'élément
burgunde. Je remercie M. l'abbé Cahour de n'avoir point jugé
cette dissertation étrangère à son sujet.
    Après avoir tranché la difficulté du nom, l'historien aborde
les hypothèses des faits sous-l'influence desquels a langui ou
prospéré l'édifice religieux. Jusqu'au IX siècle, le récit s'appuie
sur de simples probabilités, qui , fussent-elles v r a i e s , ne
constateraient en l'honneur de Marie, que l'existence d'un
culte bien humble, sur la montagne. Alors seulement la Yier.ge
sous le nom de notre Dame.de Bon Conseil paraît avoir cer-
tainement son a u t e l , mais bientôt Saint-Thomas de Cantorbéry