page suivante »
125 maître, le mandeur fera bien de la tenir par la bride pouf les empêcher de tomber tous les deux. — Surtout si le hasard le place près du prieur de St-Maurice en Rouennais. — Oh ! pour celui-là il est sûr qu'il serait aussi bien placé au service du Dieu Mars qu'à celui de St-Iean. — Quel est le damné qui parle ainsi ? — Quel est l'échevin manqué qui veut imposer silence un jour de réjouissance royale ? — Chassez le malotru.... •—Chassez le tavernier.... Ainsi engagée, la conversation manaçait de se convertir en lulle sérieuse quand la grande porte de la cathédrale s'ouvrit tout-à -coup pour laisser passer le porte-croix suivi de tout le clergé avec ses bannières. Les chanoines-comtes parurent bienLôt montés sur leurs mules richement caparaçonnées, avec leurs robes longues et leurs bonnets d'apparat. L'ar- chevêque, Mgr de Rohan, vint se placer au milieu d'eux. A la suite se rangèrent successivement les présidents, lieu- tenants et magistrats du siège présidial ; puis le prévôt des marchands et les échevins ; le gouverneur et le capitaine faisant mettre en bataille les trente-six pennons et deux cents arquebusiers de la ville, tambourins battant, enseignes déployées ; enfin les officiers de finance, les métiers de la ville, etc.... tout le peuple accourut des villes voisines pour assister à la fête. La procession eut lieu dans le plus grand ordre, malgré la foule immense qui se trouvait dans les rues. Elle parcourut son itinéraire avec un grand recueillement, et rentra ensuite paisiblement, vers midi, dans l'église primatiale. L'aspect de la ville changea aussitôt comme par enchan- tement. Autant la matinée avait été calme et silencieuse , autant le reste de la journée fut animé et bruyant. François I er n'avait fait qu'aller au devant du vœu des Lyonnais en les invitant à célébrer avec lui l'heureux retour de ses fils.