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118 le roi mon maître m'a envoyé ici pour vous remettre ce message. Il désire que vous le receviez comme un gage de son affection et de ses remercîments pour les bons soins ren- dus à la reine pendant sa captivité. — N'avons fait que notre devoir, répondit le prévôt, notre vie et nos biens sont au roi. Puis il lut à haute voix, debout et la tète découverte, la dépêche du roi. Elle était conçue en ces termes : A MM. les conseillers, bowgeois et habitants de Lyon. Nous auons esté présentement aduertiz par nostre très cher et aymé cousin le sire de Montmorency, grand maislre, et mareschal de France, que nous auons loug-temps enuoyé à Bayonne pour l'éxecution des choses promises et traitées entre nous, et l'empereur, au traité dernièrement fait à Cam- bray, comment ayant le tout entièrement accomply hyer environ huict heures du seoir, l'eschange qui se deuait faire de nos très chers et très aymez enfans auec la somme de douze cens mille escus contans, que nous estions tenus fornir pour nostre rançon, fut mis à l'effect, au contentement d'un chacun et nosdicts enfans, grâces à Dieu, sains et en bonne disposition arrivez en cestui royaume, es mains de noslredict cousin le Grand-Maistre qui est nouvelle de telle importance, pour nous, nostre royaume, el bien de nos suiects, qu'il nous a semblé vous en devoir en diligence, et des premiers advertir, comme ceux que nous sommes asseurez en auront autant de plaisir, que nuls autres de nosdicts suiels. Parquoy, nous vous prions en vouloir de votre part, rendre grâces à nostre Seigneur, et en faire au demeurant faire les proces- sions, feu de ioye, et autres pareilles démonstrations, qui ont accoustuinô estre faites en tel cas, et comme telle nouuelle requier el mérite, Très chiers et bien amez, notre Seigneur vous ait on sa saincte garde. Escrit à Bordeaux, le second iour de Juillet, l'an mille cinq cens trente. FRANÇOIS.