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70 Brossette se proposait de publier, n'ait pas vu le j o u r ; sa correspondance avec J.-B. Rousseau en fait souvent mention. Elle aurait contenu des pièces inédites que l'on n'a pas l'es- poir de recouvrer. Le 1 er mars 1741 , il écrivait à Louis Racine dans les termes suivants : « Je vous d i r a i , Monsieur, non sans chagrin, que la nouvelle édition de mon nou- veau travail sur Boileau est accrochée par l'entreprise que mon libraire de Genève vient de faire d'un ample com- mentaire sur N e w t o n , en 3 vol. in-4. Vous jugez bien qu'un ouvrage de cette n a t u r e , tout farci d'algèbre et rempli de figures, demande beaucoup de temps. Ainsi voilà mon ou- vrage suspendu, et j'ignore quand l'impression s'en achè- vera. Celte édilion sera bien différente de celles qui l'ont précédée. Elle comprendra quelques ouvrages en prose de M. Despréaux, qui n'ont point encore p a r u , et une tren- taine de lettres choisies que ses amis lui avaient conseillé de publier, et qu'il avait corrigées pour les mettre en état de paraître (1). » Brossette n'entre dans aucun détail sur la manière dont il a recueilli ces divers morceaux. On s'étonne qu'ils n'aient pas été compris dans l'envoi que l'abbé Boileau lui adressa des papiers de son frère dont il était l'exécuteur testamen- taire (2). Il est à présumer qu'ils n'en faisaient point partie, puisqu'ils n'ont point été insérés dans la première édition du commentateur. Cette édition de Brossette fut souvent réimprimée en Hollande, sous différents formats, depuis l'in-folio jusqu'à l'in-12 , avec diverses remarques rédigées par Dumonteil, qui ne s'est point nommé (3), et de belles figures gravées par Bernard Picart, sur ses propres dessins. (1) Lettres de Rousseau sur différents sujets, t. m, p. 316. (2) Voyez la lettre de l'abbé Boileau à Brossette, t. îv, p. 664, des OEuvres de Boileau, édil. de M. de Saint-Surin. (3) Les dictionnaires gardent le silence sur Dumonteil ; on le connaît comme éditeur de Despréaux.