page suivante »
41 si cruelmentfut navrez per moy, et ilicques io me recoman- doye a mon frère et li quœroye pardon de nos péchiez , et ensi me reposoye tanque a la purificacion Nostre-Dame. Se nostri sires vos donoy graci de ço faire, io croy quiel les prendit en gra plus de vos que de moy. Io ne vos ay pas puit escrire lot ço que io voudroye, quar io nestoye pas bien asye descrire. » Ces fragments nous font désirer que l'on publie, quel- que jour, tout ce qu'il y a de plus curieux dans les manus- crits de Marguerite de Duyn, comme dans plusieurs autres manuscrits. Les éludes archéologiques y gagneraient, et les premiers âges de notre langue seraient aussi mieux connus. Rattachés à cette pensée, les fragments que nous donnons ici, nous paraissent bien avoir leur valeur et leur sens. cher frère , lui demandant pardon de mes péchés, et ainsi je reposois jusques à l'heure de matines, et continuois cet exercice depuis le jour de la Na- tivité jusques à la Purification de la sainte Vierge. Que si notre Seigneur vous inspirait de pratiquer ceci, je suis bien assurée qu'il l'auroit plus agréable venant de vous que non pas de moi. Je ne vous ai pu écrire tout ce que j'eusse bien désiré ; car je n'étois pas en disposition d'écrire. »