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   Ce manuscrit mystérieux, qui a s u b i , lui a u s s i , ses petites
révolutions , se trouve maintenant à la bibliothèque de Greno-
ble , où il fut transporté , à l'époque probablement de la s u p -
pression des ordres religieux. Nous ne le connaissons p a s , mais
M. l'abbé Depery, qui parait l'avoir eu sous les yeux, en parle
ainsi, dans son Histoire hagiologique du diocèse de Belley (1) :
« Marguerite é c r i v i t , en 1286, un volume de Méditations dé-
votes , en latin , sur la sainte Eucharistie ; la piété la plus ten-
dre et la dévotion la plus profonde y brillent à toutes les pages,
tellement qu'il passait pour le fruit d'une inspiration d'en
haut. Dans ce volumineux manuscrit, on trouve le Miroir de
Marguerite de Duyn. C'est le récit d'une vision dans laquelle
elle r a c o n t e , comme arrivés à une personne de sa connais-
sance, les faits rapportés plus haut. Cet écrit fut présenté au
R. P. Dom Bozon, au chapitre général des Chartreux , en
1294, par le frère Hugues , prieur de Valbonne , à qui Mar-
guerite l'avait précédemment adressé. Le même manuscrit
contient encore cinq Lettres spirituelles , trois Prophéties , et
une Vie de sainte Béatrix d'Ornacieux. Ces derniers écrits sont
en patois , et d'autant plus intéressants que la plupart portent
une date constatée. Tant pour l'édification des fidèles que
pour la satisfaction des curieux, nous citerons ici le chapitre
premier des Visions AQ Marguerite de Duyn (2) ; c'est un m o -
nument littéraire curieux; la naïveté charmante et la foi a r -
dente qui régnent dans sa narration disposent en faveur des
faits extraordinaires qu'elle rapporte :
   « Oy me semblo que you vos ay huy dire que quant avez
huy racontar alcuna graci que nostres sires à fayt a acuns de
sous amis , que vos vales meu grant temps et perçoque yo
desivro voslra salvament assi como yo foy lo meis , jo vos
diroy al plus briament que porroi una grant corsesi q u e n o s -

  (1) Tom. II. pag. 5 5 , Bourg, 1856, in-8°.
  (2) Ce même chapitre o élé également cité par M. Champollion -Figeac ,
dans ses Nouvelles recherches sur les patois, etc. Taris, 1809 , in-12, pag. 161.