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27 milieu duquel était porté en pompe le livre du Contrat social, et ces mots qui en sont extraits, inscrits sur un drapeau : L'HOMME EST NÉ LIBRE.... RENONCER A SA LIBERTÉ, C'EST RENONCER A SA QUALITÉ D'HOMME, AUX DROITS DE L'HUMANITÉ , MÊME A SES DEVOIRS. Ce cortège, accompagné d'une musique nombreuse s'est rendu à l'île J . - J . Rousseau (1) située sur la rive gauche de Rhône, au-dessus du pont Morand. Là , s'est découvert un céno- taphe entouré de peupliers décorés de guirlandes de fleurs. Au faîte du tombeau s'est vue la statue de J.-J. Rousseau, cou- c h é , embrassant d'un coté deux enfants des deux sexes, et s'appuyant de l'autre main sur deux tables de lois. Ce groupe dont la vérité et la bonne composition ont rappelé en même temps les t r a i t s , les v e r t u s , les talents et les habitudes du grand homme dont on célébrait la mémoire, a fait l'admira- tion du peuple et l'éloge du citoyen Chinard qui l'a sculpté dans un très-court délai. Le représentant du peuple Charlier, ayant pris la parole devant le m o n u m e n t , a fait un discours sur la gloire dont le peuple français se couvre, en éternisant par une fête la mémoire du plus grand homme qui ait honoré l'humanité depuis les beaux siècles de la Grèce et de Rome. Il a déve- loppé les services que son génie bienfaisant a rendus à la liberté, dont il est parmi nous l'apôtre et le fondateur. Le représentant Pocholle à fait sentir ensuite la différence qu'il y a entre les honneurs rendus par des hommes libres aux mânes des sages et des h é r o s , et les honneurs ridicules rendus ci-devant par des hommes dégradés, à des êtres nuls , qui avaient été le fardeau et souvent le fléau de l'hu- manité. Les fêtes de la superstition n'offraient que des objets avi- (-1) Koir dans Lyon vu de Fourvières un article consacré à cette île, par M, H. Leymarie.