page suivante »
474 entrée à Lyon la môme année et le 11 novembre jour de la St-Martin (1). Il est donc probable que Thomas ne vint trouver son gé- néreux ami que l'année suivante. Pour lors il était à Sens et venait d'éprouver un refroidissement sensible de la part de Louis VII. Ses compagnons étant consternés, l u i , dont la tristesse n'altérait point la sérénité, leur dit : « Eh b i e n ! nous prendrons un autre p a r t i ; j'ai appris que , de l'autre côté d e l à Saône, fleuve de la Bourgogne, les hommes sont très généreux; qu'un de vous se joigne à m o i , nous irons a pied jusque vers eux ; peut-être la vue de notre dénûment touchera leur cœur et ils nous fourniront de quoi vivre jusqu'au jour où le Seigneur voudra nous visiter. » Le sou- venir d'Hugues et d'Anselme ne respire-t-il pas tout entier dans ces paroles? n'est-ce pas évidemment notre patrie que désignait Thomas , par ces honorables qualifications? Thomas pourtant n'y vint pas aussitôt. Louis VII lui rendit tout-à -coup ses bonnes grâces, et l'exilé demeura dans la ville de Sens, aux frais du m o n a r q u e , jusqu'au moment de sa paix avec Henri. Il vint de là à Paris, et c'est de Paris que notre légende le fait venir à Lyon. Quand Severt et Saint-Aubin ont ima- giné un voyage de R o m e , et fait p r e n d r e , en passant, à Tho- mas, épuisé de fatigues, une année de relâche à Lyon; quand l'Almanach de Lyon de 1755, si e x a c t , si précieux sous le rapport des détails consacrés à nos anciennes églises, lui fait faire un séjour de cinq a n s , nous ne savons , à vrai d i r e , à quelle source ils ont puisé ; les biographes du saint n'ont point parlé de ce voyage , aucun autre document n'est venu , pour ce fait particulier, suppléer à l'imposante autorité de leur silence. Mais ce silence , nous l'opposera-t-on encore à nous, sur le (1) AlmanacU Je Lyon de 1745, pag. 52. — Gallia Christian, lome iv , p. 138.