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entrée à Lyon la môme année et le 11 novembre jour de
la St-Martin (1).
    Il est donc probable que Thomas ne vint trouver son gé-
néreux ami que l'année suivante. Pour lors il était à Sens et
venait d'éprouver un refroidissement sensible de la part de
Louis VII. Ses compagnons étant consternés, l u i , dont la
tristesse n'altérait point la sérénité, leur dit : « Eh b i e n !
nous prendrons un autre p a r t i ; j'ai appris que , de l'autre
côté d e l à Saône, fleuve de la Bourgogne, les hommes sont
très généreux; qu'un de vous se joigne à m o i , nous irons a
pied jusque vers eux ; peut-être la vue de notre dénûment
 touchera leur cœur et ils nous fourniront de quoi vivre
jusqu'au jour où le Seigneur voudra nous visiter. » Le sou-
 venir d'Hugues et d'Anselme ne respire-t-il pas tout entier
 dans ces paroles? n'est-ce pas évidemment notre patrie
 que désignait Thomas , par ces honorables qualifications?
 Thomas pourtant n'y vint pas aussitôt. Louis VII lui rendit
  tout-à-coup ses bonnes grâces, et l'exilé demeura dans la ville
  de Sens, aux frais du m o n a r q u e , jusqu'au moment de sa
  paix avec Henri.
     Il vint de là à Paris, et c'est de Paris que notre légende
  le fait venir à Lyon. Quand Severt et Saint-Aubin ont ima-
  giné un voyage de R o m e , et fait p r e n d r e , en passant, à Tho-
  mas, épuisé de fatigues, une année de relâche à Lyon; quand
  l'Almanach de Lyon de 1755, si e x a c t , si précieux sous le
  rapport des détails consacrés à nos anciennes églises, lui
   fait faire un séjour de cinq a n s , nous ne savons , à vrai d i r e ,
   à quelle source ils ont puisé ; les biographes du saint n'ont
   point parlé de ce voyage , aucun autre document n'est venu ,
   pour ce fait particulier, suppléer à l'imposante autorité de
   leur silence.
    Mais ce silence , nous l'opposera-t-on encore à nous, sur le

    (1) AlmanacU Je Lyon de 1745, pag. 52. — Gallia Christian, lome iv ,
  p. 138.