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nuit cent dés principaux citoyens, et annonce dans son club
l'intention de les faire égorger dans les prisons (1).
Les Mais, tandis que Chalier s'abreuve en espoir de tout le
Lyonnais r , , _ .
se révoi- sang qu'il va r é p a n d r e , une sainte conspiration s est taite en
tent con- t t
treieursop faveur des prisonniers. Le 29 mai, jour désigne pour le mas-
presseurs. _ .
sacre, les sections s'assemblent en dépit des défenses (ailes
par les représentants du peuple, et se déclarent en perma-
nence (2). La plupart des citoyens s'y rendent armés. Ils
s'exhortent les uns les autres à suspendre tout débat politi-
que, pour se préserver du massacre général dont ils sont
menacés. « Reconnaissons pour nos amis, se disent-ils, tous
» ceux qui se déclarent ennemis des Jacobins. Prenons des
« arrêtés qui mettent en sûreté nos personnes et nos biens.
« Appuyons nos arrêtés par nos armes : nous n'avons qu'un
« moment à saisir. C'est cette nuit même que les Jacobins
« ont désignée par le massacre. Ils dominent à la municipa-
le bataillon des volontaires du Var, que le maire Nivière-Chol, et le conven-
tionnel Vitet, chassèrent de la ville. Ce bataillon était caserne à Serin, et il
fut remplacé par deux escadrons du 9 e régiment de dragons, ci-devant
Lorrains. Quant à l'artillerie, elle consistait dans une compagnie du régiment
de Toul, stationnée à l'Arsenal.
(1) Le complot attribué à Chalier, et qui a été le principal motif de sa
mise en jugement et de sa condamnation, est fort antérieur à la journée du
29 mai 1793, puisqu'il est du mois de février, et qu'il fut découvert par
le maire Nivière-Chol, dont les fonctions cessèrent à la fin de mars. Le but
de ce complot u'était pas de faire égorger dans les prisons les personnes
qui s'y trouvaient détenues sous prétexte d'incivisme, et sur les dénoncia-
tions de quelques forcenés du club central ; il s'agissait de placer la guillo-
tine sur le pont Morand, et d'eavoyer à la mort les personnes arrêtées, en
disant aux sbires des clubistes : Faites passer le pont à Monsieur. Arrivées
sur le pont, les victimes devaient être aussitôt expédiées et leurs cadavres
jetés dans le Rhône.
(2) Ce fut l'opposition de la municipalité et du conseil général de la com-
mune à la permanence des assemblées de sections, convoquées en vertu de
la loi du 2 t mars 1793, qui amena véritablement la journée du
29 mai.