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1758, doit occuper une place distinguée dans celle catégorie
d'hommes estimables. Après avoir suivi pendant plusieurs
années les cours de l'école royale gratuite de dessin de celle
ville, il fut placé par son p è r e , à l'âge de quinze a n s , chez
l'architecte Décrenice, artiste qu'on cite assez peu mainte-
nant, quoique nous ayons encore sous les yeux plusieurs édi-
fices publics et particuliers qui déposent de son savoir et de
sa grande habileté.
    Sous la direction d'un homme tel que Décrenice, les pro-
grès du jeune Thibiere , dans l'art de l'architecture, ne pou-
vaient èlre incertains : aussi fut-il de force à partir pour l'I-
talie, avant d'avoir atteint sa vingtième année. Son séjour à
Rome ne fut pas très long. Pendant le peu de temps qu'il y
resta, on le vit travailler avec autant d'ardeur que de fruit.
A son retour à Lyon, l'architecte Bugnet, qui était alors char-
gé de la construction d e l à terrible prison de Roanne, le prit
chez lui en qualité de dessinaleur, et il le regarda même comme
assez instruit pour lui confier en outre la surveillance et la
conduite de ces imposants travaux.
    Vers l'année 1788 ,MM. Picot et F a z y , de Genève, hommes
qui ont é t é , pour ainsi d i r e , les premiers à donner l'impul-
sion à l'art de l'indiennerie, à L y o n , chargèrent Thibiere de
faire les plans de la belle manufacture qu'ils voulaient éta-
blir à l'exlémilé d e l à ville, près la porle Perrache. Cette ma-
nufacture, où est aujourd'hui placée la manufacture royale de
tabacs, ne présentait alors que deux grands corps de bâti-
 ments disposés en équerre, l'un, à l'orient, faisant face au quai
 du Rhône, l'autre, au midi, faisant face à l'ancienne Gare. Le
 premier, où étaient placés les magasins, les comptoirs et les
 appartements de MM. Picot et F a z y , offre encore à présent
 un rez-de-chaussée percé de neuf ouvertures et orné de r e -
 fends jusqu'au cordon ; un premier é t a g e , percé de onze fe-
 n ê t r e s , avec balcon, au dessus d e l à porle cochère, placée
 au centre du rez-de-chaussée ; un second élage pareil au pre-
 m i e r , mais sans balcon; des mezanines au troisième élage.