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odieuse. Une assemblée libre, telle qu'est une société de
savants,n'a point droit de sévir avec rigueur contre ses mem-
bres que dans un cas de diffamation et autres sujets d'une
extrême importance (sic).
   Au surplus, les trois grands quarts de la compagnie n'ont
nulle connaissance de la harangue en question, et nous ne
pouvons en être juges compétents. D'ailleurs elle a été pro-
noncée devant le Consulat, fondateur et protecteur des col-
lèges , et la minute a été déposée entre les mains de M. le
Prévôt des marchands.
   Eh! nous conviendrait-il de censurer, de vouloir seulement
examiner un ouvrage que ces magistrats sont censé avoir
approuvé par leur présence et leur attention , à nous, dis-je,
qui sommes , comme vous savez , dans le cas de regarder, à
beaucoup d'égards, ces Messieurs comme nos bienfaiteurs?
    L'Académie n'avait donc d'autre parti à prendre que de
répondre, comme elle a fait, par mon ministère, de bonnes
raisons à M. d'Alembert avec les formalités de politesse qui
conviennent, et de charger aussi le P. Tolomas de lui
écrire aussi pour se justifier. Ce religieux s'en est acquitté
par une lettre d'excuse et de désaveu. Cependant, malgré
toutes ces précautions et quelques autres lettres écrites par
différentes personnes à M. Dalembertpour le satisfaire, trois
de nos académiciens ordinaires et un associé , sans attendre
l'effet de ces lettres, nous ont donné leurs démissions , dont
deux sont par écrit, et cela pour une discussion qui nous est
absolument étrangère, et parce que la compagnie a entrevu
cette affaire d'un autre œil que ces Messieurs, et a cru qu'elle
ne pouvoit entrer dans ce démêlé. Voilà le fond de la chose
expliquée dans la vérité. Nous regrettons certainement les
confrères qui nous ont quittés. Je n'ai fait aucune mention de
leur retraite sur mon registre pour leur donner le temps de
la réflexion. Mais il ne faut pas néanmoins que cet incident
vous fasse désespérer de l'Académie. Les vingt-six confrères
qui vous restent, Monsieur, méritent que vous les comptiez