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ménagé les personnes, en attaquant les abus. Si on a cru
que je ne méritois moi-même aucun égard, j'en méritois
au moins par les Académies vraiment responsables aux-
quelles j'ai l'honneur d'appartenir, et peut être aussi par les
bienfaits dont un roi philosophe vient tout récemment de
m'honorer.
   Dans ces circonstances, je vous prie de nouveau et vous
conjure, Monsieur, pour votre intérêt et pour le mien, de
rendre cette lettre publique par la voie que vous jugerez la
plus convenable. Je vous prie aussi de vouloir bien rendre
publiques en même temps et par la même voie, ma lettre
à la Société, sa réponse et celle des deux Jésuites. Ceux qui
ont assisté à l'insulte jugeront la réparation. Je dois au moins
ce procédé aux dignes membres de la Société de Lyon* qui,
n'ayant pu me faire rendre justice et ne voulant point attes-
ter que la harangue qu'ils ont entendue ne contenait rien
d'injurieux, ont pris le parti de se retirer. Ma reconnaissance
pour eux doit être d'autant plus grande^ que je n'ai l'honneur
d'en connaître aucun, et qu'assurément leur démarche n'a
point été mendiée de ma part. Je vous prie de les assurer
que, comme j'oublie les bienfaits encore moins que les in-
jures , je ne laisserai échapper aucune occasion de leur don-
ner des marques de mes sentiments et de mon estime.
   J'ai l'honneur d'être, avec toute la considération et toute
l'amitié possible, Monsieur,
           Votre très-humble et très-obéissant serviteur,
                                       DALEMBERT.
  A Paris , le 17 mars.