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113 La fête de la récolte des feuilles de m û r i e r , à l'époque de l'éclosaison des vers às o i e , est célébrée, tous les a n s , à P e c - king , par l'impératrice , comme l'est celle du labourage , par l'empereur (1), Paulet (2) , prétend que les peuples Seres du Kathaï en Tar- tarie , furent les premiers qui connurent la soie et l'art de la tisser. Elle fut appelée Serica , du nom de ces p e u p l e s , vers l'an 900 avant Jésus-Christ. Mais le P. Kircker soutient que les Chinois connaissaient la soie plus de huit siècles avant les Séres. Le mot Sin , selon Navarette (3) , vient de Chin , qui signifie soie en langue chinoise. Voisius (4) , rapporte que les Chinois apprirent aux Persans l ' a r t d e filer et de tisser la soie, et que ceux ci l'enseignèrent aux Grecs de l'expédition d'A- lexandre dans l'Inde ; mais que cet art y fut négligé et se perdit. Saumaise (5) , dit que les premières étoffes de soie qui pa- rurent en Europe , furent apportées par les lieutenants d'A- lexandre , à l'époque de la retraite des dix mille. Cet art s'étendit peu à peu dans tout le midi de la Chine , et successivement dans l'Inde , la Perse , l'Arménie , puis en Grèce. La soie est devenue ensuite si commune en Chine , au Japon, et dans le royaume de Tong-king, qu'il en coûte moins, pour s'en habiller, qu'avec le drap le plus grossier. Le Tong-Ring , selon Barow (6) , produit considérablement de soie. La Perse , l'indouslan et le Mogol en récoltent égale- ment une énorme quantité. La seule province de Razembazar en verse annuellement dans le c o m m e r c e , 25000 balles de 100 livres chaque. (1) De Guignes, voyage en Chine. (2) Art du fabricant d'étoffes de soie. (5) Navarcllc , mémoires. (4) Voisins, de arle et scient, natur. (5) De Helleiiislicâ. (6) Barow , Travell-on Tong-King. S