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i8 pilai que neuf petits enfans au berceau et deux nourrices pour les allaiter. Vous reconnaîtrez par ce fait qu'à Lyon l'œuvre des enfants trouvés a, de beaucoup, précédé l'institution jus- tement célèbre de St-Vincent de Paule, puisque cette der- nière ne date que du commencement du dix-septième siècle , et qu'elle n'a vraiment pris quelque consistance qu'en l'année 1638, où une maison fut louée à la porte Saint-Victor pour les recueillir et les confier aux soins de Mmo Legrasetde quel- ques filles de charité. Le nombre des enfants recueillis par l'Hôtel Dieu prit bien- tôt un grand accroissement ; au commencement du 18e siècle, il était déjà de cinq à six cents par année ; en 1709, il s'éleva jusqu'au chiffre effrayant de 2,231; mais, vous le savez, cetle année est restée célèbre par l'à preté de son hiver et l'effroya- ble misère qui en fut la suite. Dès le milieu du 18e siècle, la moyenne des enfants reçus à l'Hôtel-Dieu était, par année, de huit à neuf cents ; à partir de l'année 1770, elle atteignit le chiffre de 15 à 16 cents; ces chiffres vous paraîtrons d'autant plus élevés que les enfants au dessus de sept ans jusqu'à seize étaient exclus de l'Hôtel-Dieu et reçus par l'hospice de la Charité. Un arrêt du conseil d'état, du 9 septembre 1783, voulut que tous les enfants trouvés fussent exclusivement confiés à l'hospice de la Charité ; et, en effet, à partir de cette époque l'Hôtel-Dieu cessa de recevoir des enfants , et tous ceux qui étaient à sa charge furent confiés à l'administration de l'hos- pice qu'on venait de leur assigner. Le nombre de ces enfants était alors de 3,377 qui, ajouté à celui de 3,343 déjà reçus et entretenus par la Charité, porte à 6,720 le nombre total des enfanls dont les deux hôpitaux étaient chargés à cette époque. Vous l'entendez j Messieurs : en 1784, le nombre des en- fants dont l'entretien pesait sur la charité publique était déjà de près de sept mille, et cependant les soins qui leur étaient donnés ne leur assuraient point les mêmes chances de vie