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308 mot du noble défunt, et disserte longuement sur les testaments et les testateurs. Le dernier t o m b e a u , le plus r é c e n t , est de 1774; il r e - cèle les corps de deux époux du voisinage ; leur épitaphe indique leur condition.- c'étaient de simples artisans, nommés Rougier. Le moment était v e n u , où nos Observantins ne recevraient plus , dans leur sanctuaire, la dépouille des fidèles ; qu'ils ne prieraient plus sur leurs tombes. Eux-mêmes ne trouveraient p l u s , dans une retraite a s s u r é e , la paix, le silence de la règle, le calme du cloître, e t , dans les pratiques d'une vio sainte, un gage de l'éternel salut ; que dis-je? pas même une p i e r r e , pour y reposer leur tète blanchie, au jour du dernier sommeil. La révolution était à leur p o r t e ; aussi la même loi qui frappait les Cordeliers de Saint Bonaventure, au même temps et du même c o u p , frappa les Cordeliers de l'Observance. Aucun détail ne nous est resté de leur adhésion, ou de leur refus de souscrire aux mesures proposées par l'assem- blée constituante (1). Quelques-uns prévoyant les orages qui menaçaient la religion, avaient déjà quitté leur couvent. A l'époque de la dispersion il ne s'y trouvait plus que sept reli- g i e u x , la plupart fort âgés , avec un jeune laïc, nommé F J o - seph. Le P. Laurent était alors gardien. Ils prirent silencieusement la roule de l'exil, car l'Obser- vance était bien leur patrie; ils y avaient connu le b o n - h e u r , ils avaient eu l'espoir d'y mourir. L'histoire de leur fuite, de leurs revers, de leurs persécutions, de leur fin, nous est peu connue. Nous savons seulement que le P . sa- cristain mourut à Maçon. Les deux frères Duby, ex-gardiens , s'éteignirent doucement à Lyon, pendant le siège. Le bon frère Joseph que des vieillards ont connu, est mort il y a quel- ques années, dans une petite maison de Bourgneuf et pres- {!) Voir les Grands-Cordelki-s, page 175.