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    L'année suivante (1503), et la ville étant rentrée sous la
domination du r o i , nos Cordeliers accoururent en toute hâte
 de leurs retraites pour prendre possession de leur première
demeure. Dans quel état l'Observance ne s'offrit-elle pas à
leurs yeux! Le tombeau de leur saint fondateur v i o l é , ses
ossements profanés et devenus la proie des eaux ; l'église e n -
core noire de flammes et de fumée , encombrée de débris ; le
couvent anéanti et devenu un monceau de pierrres et de
boue. Ce n'étaient que ruines et désolation. À tant de maux
les religieux n'apportaient pour remède que des larmes et du
zèle. Le zèle! encore il s'éteignit bientôt sous le décourage-
ment qu'inspirait la vue d'un si grand désastre. Aucun reli-
gieux de distinction n'osa prendre l'engagement de relever
ces masures et de ranimer ces froides cendres. On jeta le
fardeau sur un simple Frère , homme sans l e t t r e s , mais
pieux et d é v o u é , le P. Thierry.
    Comme il ne pouvait espérer de rentrer , de plusieurs an-
nées , dans cette habitation , il se réfugia „ et avec lui neuf
autres frères , en une petite maison située près du portail de
l'Observance, et l à , « p a u v r e m e n t , comme dit l'historien
dont nous abrégeons le r é c i t , mesquinement et estroitement
y demeurèrent l'espace de douze ans , pendant lesquels ces
bons Pères travailloient tous les jours comme manœuvres et
pionniers, » donnant le reste du temps à l'office canonial,
a la quête des aumônes , qui furent abondantes et conti-
nues. D'autres se fussent lassés à la peine : l'espoir les sou-
tenait. Si le travail fut long^ la restauration fut complète.
Sans parler des ornements intérieurs , le P. Thierry fit r e -
couvrir l'église , ainsi qu'une partie des dortoirs ; son succes-
s e u r , le P. Ballot, acheva ces derniers travaux, refit à neuf
la sacristie , le réfectoire , le chapitre , les chambres d'hôtes,
l'infirmerie ; il remit le couvent dans son premier état. La
maison conventuelle, telle qu'elle subsiste encore aujour-
d'hui, était basse e l l e cloître é t r o i t , obscur ; mais les a p -
partements vastes, commodément distribués, les corridors