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272 l'aurai. Et les joyeux tournois des rues StJean et Juiverie, de la Grenette, et, comme le dit Paradin ( l ) , d e la place des Grands-Cordeliers, succcédèrcnt aux pieuses solennités. Ce n'étaient que « fêtes, que béhourdis et merveilleux passe- temps, » jusqu'à ce qu'enfin la gloire des armes eût fait ou- blier le plaisir. Cependant, fidèles à leur pieuse mission et sous les ordres de Humbert de Villeneuve, Pierre Champier et Claude le Charron pressent les travaux. Anne de Bretagne les aiguil- lonne de sa présence. Elle était restée, pendant l'expédition d'Italie, à Lyon , et demeurait au cloître de St-Just, d'où elle venait souvent visiter les constructions et surtout le bon Frère Bourgeois. Les anges aussi s'en mêlèrent, dit en sa naïve simplicité un de nos vieux écrivains (2) : « Les anges « qui virent leur nom ioint à celuy de leur princesse, et qui « avoient probablement mis la main à l'œuvre avec elle, « ioignant leurs faveurs aux siennes, en louèrent Dieu en sa « compagnie. » Deux ans après , c'est-à -dire en 1496, le couvent fut « du tout parachevé et rendu si parfait que ce fut un des mieux troussés de la province et doit meritoirement être appelé de fondation royale ; car l'église est des plus allègres , bien claire et industrieusement voûtée. » Reportons-nous à cette époque. L'église , tournée au sud, est du genre gothique le plus pur, mais simple comme la plupart des églises des Frères Mineurs. Elle n'est point com- plète : une seule nef latérale existe au levant. Mais nous ne croyons pas devoir , comme cet estimable écrivain , d'ailleurs si exact, fixer à 1491 le tournois dans lequel se distingua son héros. Le Loyal Serviteur ne le place qu'à la suite de la fondation de l'Observance , aussi bien que nos historiens modernes, comme Colonia , St-Aubin , D. Thomas (Almanach de Lyon, 1745); et quelques-uns, comme Paradin , semblent même le repousser jusqu'en 1495 , au retour de Naples. (1) Liv. 5 , p. 276. (2) Hist. de Lyon , par St-Aubin, p. 558. I