page suivante »
263 à l'année 1368, avait tenté vainement de s'introduire aux Cor- deliers de Lyon. Etrangère, elle avait été repoussée comme une inconnue , comme inutile , inopportune. Un autre lieu , sur le même sol et dans la même cité , devait en porter les premiers fruits. Une nouvelle création devait produire p a r l a toute puissance d'un exemple rapproché , ce qu'avait essayé vainement l'image de vertus incontestables , mais qui per- daient de leur influence à proportion de leur éloigne- ment. MUQOE En France , plusieurs maisons de Cordeliers conventuels de avaient embrassé l'Observance. Ce fut à deux religieux fran- «DATION ° çais, ainsi réformés , que l'église et le couvent dont nous re- traçons l'histoire durent leur établissement, vers la fin du quinzième siècle. De ces deux religieux, l'un se nommait P. F . Jean Bourgeois, de la custodie de Dole ; l'autre P. F . Jean Tisserand, de la custodie de Dijon. Tous deux vivaient , d e - puis quelque t e m p s , - à P a r i s , dans l'exercice du ministère apostolique et dans la faveur royale que leur avaient acquise d'éminentes vertus. Jean Bourgeois, révéré pour sa sainteté r e c o n n u e , avait gagné la. confiance de Charles VIII et d'Anne de Bretagne , Jean Tisserand jouissait de la plus haute consi- dération auprès de cette princesse ; mais Charles et Anne accordèrent toujours la prééminence au premier : il la mé^ rilait. Frère Bourgeois, depuis plusieurs années , se vouait tout entier au succès de la réforme, et déjà cinq couvents , fon- dés par ses soins, en différentes contrées, suivaient la règle nouvelle. Lyon tenta le zèle du saint réformateur : il n'eut pas de peine à faire entrer dans ses projets le roi Charles et sa vertueuse épouse. Charles, qu'une passion assez mal e n r tendue de la gloire et l'amour du plaisir n'empêchaient pas de se prêter aux progrès de la religion , sollicité d'ailleurs par la reine et par son favori, pressa vivement l'exécution de leurs desseins. A cet effet, il dépêche noble Thibaud Beventian , chevau-