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reçu, en le lisant, les premières impressions des sentiments
nobles et généreux ; dans ce choix de traits honorables pour
l'humanité, nous avons puisé , comme dans une source pure,
les jouissances les plus vives. Le souvenir nous en plaît en-
core. Et pour tant de douces larmes, pour des préceptes si
sages, pour des tableaux si touchants, pour ces moments
heureux, dont nos enfants profiteront à leur tour, n'acquit-
terons-nous pas envers l'auteur un légitime tribut de recon-
naissance?
             A la jeunesse , à l'âge m û r ,
             Offrant un guide aimable et sur,
        Ses écrits de l'honneur nous ont ouvert le temple.
             Dan9 sa Morale en action
        De toutes le3 vertus il donna la leçon ,
             Et sa vie en donna l'exemple.
    Ce qui m'engage à mettre au rang des compositions poéti-
ques de M. Bérenger, ses Soirées provençales s c'est qu'on y
trouve le plus grand nombre de ses meilleurs vers. Le fameux
Mirabeau, son compatriote, considérait l'auteur comme un
homme de beaucoup de mérite et d'un grand talent : « Dans
« votre Voyage en Provence, lui écrivait-il, j'ai trouvé de la
« prose charmante et de très-beaux vers de tous genres, sen-
« sibilité douce et pénétrante, talent descriptif, stylé pitto-
 « r es que, imposante harmonie. La nature vous a fait poète,
« et si vous avez le courage d'être difficile à vous-même , si
 « vous respectez, autant que vous le devez , le grand talent
 « qu'elle vous a donné, vous irez loin, très-loin... Vous pou-
 » vez être à une si grande hauteur du bel esprit, de la ma-
 ie nière, de l'afféterie, que vous seriez inexcusable si vous y
 « tombiez ; et j'ai cru voir quelquefois un peu de recherche
 « dans votre prose. Ah! seriez-vous assez bête pour avoir
 « peur de n'avoir pas assez d'esprit? L'homme, véritablement
  « sensible, l'homme poète, est au-dessous de lui-même,
  « quand il n'a que de l'esprit et surtout quand il a l'air de le
  « chercher. »