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46 réclamée par leurs opérations, elles ont pu donner sans fati- gue et sans incommodité tous leurs soins à l'ouvraison d'un filament délicat et précieux. Les ouvrières fileuses, allégées dan s leurs travaux, se pré- sentèrent un jour, au nombre de plusieurs centaines, au mo- deste logement de Ferdinand Gensoul pour lui offrir un bouquet : hommage touchant, qui dût lui être plus flatteur que les récompenses décernées par les académies, par le gouvernement. Une grande médaille d'or lui fut donnée en 1806, d'après le jugement du jury, chargé d'examiner les produits d'indus- trie exposés au Louvre. Plus tard l'invention Gensoul fut proposée par la Com- mission des arts industriels de l'Institut, pour l'une des ré- compenses décennales, solennellement promises , et non ré- alisées, à tous les chefs-d'œuvre, à toutes les inventions émi- nemment utiles. Ce ne fut pas alors cependant, mais plu- sieurs années plus lard, qu'il reçut l'étoile de la Légion d'Honneur. Le Piémont faisait, en 1807, partie du grand empire, Gensoul y porta sa machine à filer à la vapeur. Lé procédé fut soumis à la Chambre de commerce, à l'Académie et à la Société d'Agriculture de Turin. Il fut l'objet d'une longue série d'expériences, toutes concluantes; mais c'est surtout l'immense économie de combustible qui frappa les commis- saires examinateurs ; les forêts étant rares en Piémont, et la houille presque inconnue. Les deux Académies de Turin ins- crivirent sur leur liste le nom do Gensoul. Cependant, comme il faut bien que tout ce qu'il y a de vrai, de bon, d'utile, éprouve des contradictions, le cheva- lier Aldinij de Turin, écrivit contre le procédé Gensoul. C'est que ce chevalier lui-même avait un appareil de filature à proposer. Gensoul répondit avec modération à une attaque peu modérée. On oublia la machine Aldini, et son heureuse rivale fit dé grands progrès en Piémont; elle se répandit en.