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pénétré malgré les raideurs du préjugé qui veut qu'une per-
sonne adonnée a des travaux seulement intellectuels ne soit
propre à rien.
   Le pèlerinage à la chapelle de la célèbre Notre-Dame de
Fourvières est obligé pour tout voyageur qui a plus de vingt-
quatre heures à passer à Lyon. Je suis monté bien souvent
dans ma vie à ce sanctuaire qui n'a pas moins de rénommée
dans les contrées sur lesquelles s'étend la vue de sa terrasse,
qu'en Italie celui de Notre-Dame-de-Lorette ; mais le beau
panorama qui se découvre de-là est toujours nouveau. Il y
a d'ailleurs un observatoire, élevé depuis peu d'années à
côté de la chapelle qu'il écrase par sa hauteur et la masse
carrée de sa construction , et je voulais savoir si les soixante
pieds que son belvéder a de plus que le plan supérieur du
clocher de Fourvières élargissent de beaucoup l'horizon du
grand tableau au centre duquel est placée la tour. Nous allâ-
mes donc à Fourvières , le 10 , de fort grand matin ; le ciel
se couvrant à l'ouest, et le côté des Alpes étant éblouissant
de lumière. L'observatoire a cent quarante pieds de haut ; on
dit qu'il a coûté 90,000 francs à M. G., ancien négociant,
qui me paraît avoir fait une mauvaise spéculation, bien qu'on
doive payer un franc par personne pour y monter. Et puis
c'est une chose assez inutile que cette tour dont tout le mé-
rite est de faire découvrir un peu mieux seulement le Mont-
d'Or, les montagnes du Beaujolais et de Tarare, celles d'Au-
vergne et le Mont-d'Iseron. Quand elle n'aurait contre elle
 que de surcharger la cime du coteau de Fourvières à qui les
 petit clocher pointu de la modeste église allait à merveille ,
je lui saurais mauvais gré de s'être élevée là. Vue de Four-
 vières , Lyon est une superbe ville ; nous passâmes une heure
 pleine d'émotions à en contempler la large masse et à pro-
 mener nos regards sur les plaines du Dauphiné, sur le cours
 des deux rivières , sur les charmantes collines où les Lyon-
 nais ont leurs maisons de repos pour la belle saison.
   L'innocence des plaisirs que se permet le gardien de l'ob-