Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
                                     480
Nous parcourûmes d'abord cette partie de la plaine qui environne
Alger à l'est, et à peu de distance de la mer. M. Champanhet,
digne d'appartenir à une famille qui compte un maréchal de
France (1) parmi les hommes distingués qu'elle a déjà donnés
à l'état, commande les troupes de son arme qui occupent la
Maison-Carrée ^ dernier des postes français que l'on rencontré
dans la direction que nous avions prise. En contact depuis uii
an avec les Arabes des tribus voisines, Arybs , Crachna, Beni-
moussa, etc, ce jeune officier sert la France , moins encore peut-
être par la force des armes que par les rapports de bonne intelli-
gence et même d'amitié qu'il entrelient avec ces indigènes, ainsi
que par les routes utiles que le gouvernement fait ouvrir, et dont
cet habile officier dirige et surveille l'exécution. La langue des
Arabes lui est devenue familière ; il devait donc m'être d'un
grand secours dans cette excursion.
   J'examinai d'abord ce sol, foulé, il y a plus de huit siècles , par
ces médecins arabes dont le nom est encore en honneur dans les
annales de la science, et habité aujourd'hui par l'ignorance et la
barbarie : il me parut généralement fort, riche d'une superbe
végétation et arrosé par les eaux qui descendent des montagnes.
Les terres voisines de la mer sont les seules qui offrent quel-
ques rochers et qui soient sablonneuses; les parties les moins fer-
tiles des terrains que j'ai parcourus sont couvertes d'aloés et de
cactus qui croissent spontanément; et si l'on réussit dans les
essais tentés à Toulon et à Paris pour filer et tisser la fibre que
l'on rencontre dans la première de ces plantes, l'Afrique nous
fournira en abondance un puissant auxiliaire du chanvre et du
lin.
   Malgré le peu de soins que l'on donne en général à la culture,
l'on rencontre en ce pays beaucoup de céréales et de fourrages,
ce qui ne laisse pas d'être un nouvel élément de prospérité.
  Les orangers, citronniers, oliviers et mûriers y réussissent parfai-
tement et sontd'une grande beauté; le laurier-rose et le chèvre-feuil-
le y viennent d'eux-mêmes. J'y ai vu de beaux échantillons de
canne à sucre et de coton, et la cochenille y est décidément accli-

  (t) Le maréchal Suchet, duc d'Albuféra,