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471 tîères, quelques travaux de défense peu redoutables, l'Hôpital des Américains et le Lazaret. Il y a à Mahûn plusieurs cimetières, mais il en est un qui mérite d'être cité : il est situé à un quart de lieue de la ville } et consiste en un vaste cloître dont les galeries sont divisées par un grand nombre de cloisons ; chaque intervalle ou cellule renferme un monument érigé , le plus souvent, à une famille, et au-dessous un caveau destiné aux inhumations. Du centre de ce cloître s'é- lève un obélisque majestueux ; le reste de sa surface est couvert de pierres tumulaires qui ne proéminent pas sensiblement au- dessus du sol ; à l'entrée est une église. Il résulte de cette dispo- sition que ce cimetière, tout en renfermant un grand nombre de tombes , offre dans son ensemble quelque chose de régulier et de monumental, que l'on ne retrouve pas dans les nôtres. L'Hôpital des Américains est sur le bord de la rade ; il se pré- sente sous la forme d'un assez joli édifice; il est, dit-on, fort bien tenu^ mais je n'ai pu en juger, car il ne renfermait point de malades. Le Lazaret est dans la même position, mais un peu plus éloigné de la ville ; il est remarquable par sa grandeur et par la beauté des bâtiments : trente équipages peuvent y faire quarantaine à la fois, et être pourtant tout-à -fait isolés les uns des autres; dix huit constructions plus ou moins grandes , très belles et séparées par de vastes jardins, sont destinées, les unes à recevoir les marchandises que l'on y soumet à l'action de courants d'air qui les traversent dans tous les sens et à toutes les hauteurs ; les autres à l'exercice du culte divin, au logement des quarantainaires et des employés, aux cuisines, au parloir et à l'observatoire. Une large galerie d'enceinte circonscrit l'établissement et en rend la surveillance facile. Mahon est un port de station et de relâche pour plusieurs puis- sances ; la ville est par conséquent fréquemment visitée par les marins. Cette population flottante assez considérable, ajoutée à celle des indigènes, explique pourquoi un si grand nombre de courtisanes se rencontre dans cette ville : quelques rues assez belles en sont presqu'uniquement peuplées. J'ai pris des rensei- gnements sur les ravages que devait faire la maladie siphilitique