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461 ordinairement suivi de succès ; il consiste à toucher tous les jours les ulcères siphilitiques avec un plumasseau de charpie attaché à un chalumeau, et imprégné d'une dissolution de deuto- chlorure de mercure dans l'eau distillée (dix grains de ce sel dans une once d'eau distillée). Les bubons sont traités dans le même hôpital, à quelque période qu'ils soient parvenus, par l'appli- cation d'un vésicatoire sur la tumeur même (1) ; cette médication n'est secondée le plus souvent que par une boisson délayante ^ un régime adoucissant et le repos. La simplicité des moyens cu- rà tifs employés aujourd'hui dans le traitement des symptômes réputés vénériens , la gravité moindre de ces phénomènes mor- bides, ainsi que leur terminaison plus rarement funeste, me portent à croire que cette maladie n'est point destinée à exercer éternellement ses ravages parmi nous, qu'elle est arrivée à sa période de décroissance et qu'elle disparaîtra complètement de la surface du globe. L'Hôpital Militaire, situé rue du Trésor, est destiné aux troupes de terre : il peut contenir quatre cents malades environ ; consi- déré sous le rapport de sa tenue intérieure , il est loin d'être à la hauteur de celui de la Marine, et son claustral,, mal placé, dans une rue étroite et peu aérée , serait insuffisant si une guerre étran- gère rendait nécessaire, à Toulon, le séjour, d'une garnison nombreuse. M. le docteur Herpin est médecin en chef de cet (1) Le traitement des bubons par l'application d'un vésicatoire sur le centre même de la tumeur, est une méthode mise en usage aujourd'hui par un assez grand nombre de praticiens, et dont la découverte, attribuée d'abord à M. Rey- naud, professeur distingué à l'école de médecine de Toulon, revendiquée ensuite en faveur de M. Malapert, puis de Kuttinger de Strasbourg, et enfin d'Assalini, qui regardait ce moyen comme le meilleur pour obtenir la. résolution des bubons , appartient à plus juste titre à M. A. Petit, de Lyon , qui, le premier, a proposé et tiré un grand parti, dans sa pratique, de l'emploi du vésicatoire appliqué sur le centre mémo des érysipèles et des flegmons. L'emploi du vésicatoire dans le traitement des bubons n'est qu'une application , qu'une extension de la méthode proposée par M. A. Petit. — Voyez Essai-pratique sur l'emploi des vêsicatoires dans les inflammations internes, ielairé par les résultats de leur application sur les inflam-, mations externes, présenté à l'école de médecine de Montpellier, et soutenu le 14 messidore, an VI, par P. Rodamel.