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 cbaTgé fle "conduire ; «'est le pilote qui verrait bientôt le bâti-
 ment s'engloutir s'il en abandonnait un instant le gouvernail.
    Précisément parce que , sur plus d'un point, elle est conjectu-
r a l e , la médecine est une science de progrès. Eh bien ! ce progrès
auquel travaille le monde médical tout e n t i e r , doit être cons-
tamment suivi par le praticien , et sa vie ne peut jamais cesser
d'être une vie d'études. Dépositaire des intérêts les plus sacrés
et les plus chers de ses clients, le médecin se doit donc exclu-
sivement à leur conservation, et nulle autre distraction ne lui
est permise que celles indispensablement nécessaires à l'entre-
tien de sa propre santé.
    Ce fut pour satisfaire à ce dernier besoin que je formai, vers
l a fin de l'hiver de 1834 , le projet d'un voyage dans le Midi,
 avec la résolution c e p e n d a n t , tout en prenant les distractions et
le repos que ma situation réclamait, de recueillir des notes sur
les choses les plus remarquables qui s'offriraient à mes regards ;
et surtout des documents médicaux sur les hospices , les maladies
 endémiques , les méthodes de traitement mises en usage par les
médecins des diverses localités , et enfin sur tous les établisse-
ments créés dans l'intérêt de la santé humaine.
    Ne pouvant disposer que d'un laps de temps assez court, con-
naissant d'ailleurs plusieurs villes du Midi, je résolus d'aller di-
rectement en Afrique. Il y a peu d'années qu'il eut été difficile
de parcourir ce trajet en moins de quinze à vingt j o u r s , et encore
sous la condition d'un vent favorable : aujourd'hui et grâce à la
découverte des Wat et des Fulton , ce voyage peut se faire en
moins de six jours.
   Je partis de Lyon, le 22 avril, à six heures du matin , et j'arrivai
le soir à Avignon ; je restai jusqu'au lendemain dans cette ville
qui fut pendant près d'un siècle, la propriété et la résidence des
papes.
   L'hôpital est dans la campagne , à un assez grand éloigneraient
des quartiers le plus peuplés : il a, par conséquent, l'avantage
d'une position salubre et l'inconvénient très-grand pour certains
malades , d'un long trajet à faire pour y arriver ; le bâtiment peu
élevé estd'une architecture simple mais régulière ; les infirmeries
sont assez aérées ; les lits suffisamment espacés, et l'accès des