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lerions plus longuement, si cet artiste n'avait offert à notre admi-
ration une œuvre bien plus remarquable. Inspiré sans doute par
l'amitié qui l'unit à M. Léopûld, M. Trimolet, en faisant son por-
trait, a dû non-seulement rendre les traits, mais encore pénétrant
dans l'esprit de son modèle, il a saisi avec une extrême finesse
les nuances les plus fugitives de la pensée. En voyant à quel point
il s'est attaché à retracer le caractère de la physionomie et la
nature de l'ame, non-seulement dans l'expression mobile du vi-
sage , mais encore dans la structure du masque^ on reconnaît
bien vite dans l'habile peintre un adepte de la science phrénolo-
gique.Riende mieux conçu et de mieux exécuté que ce portrait.
Cela est senti, composé et rendu en poète. L'exécution est d'un
fini qui ne nuit en rien à la vigueur et au modèle. La touche en
est large et facile, douce ou vigoureuse, selon qu'elle arrondit
les contours de la tête, ou qu'elle modèle les accessoires. Une
draperie parfaite de couleur, et d'un faire admirable, détache en
vigueur et fait parfaitement valoirla figure. Les mains, supérieu-
rement faites, seraient à elles seules une bonne fortune pour un
peintre moins largement rétribué que M. Trimolet.
   En adressant nos remercîments à cet aimable artiste pour la
bonté gracieuse avec laquelle il a bien voulu nous initier aux
mystères de son atelier, qu'il nous soit permis de regretter qu'un
talent si beau et si vrai n'embellisse plus les expositions, et qu'il
renonce à des succès qu'il obtiendra, sitôt qu'il viendra réclamer
une place que personne ne lui disputera.
                                            M"e Jane DCBUISSON.