Revue du Lyonnais » série 1 - n°2 ( 1835 ) » pp.445

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 réussi avec un grand bonheur ; un effet de neige bien vrai, un
 site sauvage, chaud, lumineux, sont pleins de jolis détails.
 Nous ne connaissons de M. David que quelques dessins, parmi
lesquels il faut citer l'Attaque du Village. Nous avons vu d'excel-
 lens chevaux et des effets bien entendus. M. Louis David doit
 compter parmi les jeunes espérances de notre époque, mais
 qu'il se Souvienne que le plus difficile pour un jeune peintre
n'est pas de donner des espérances. Nous regrettons de n'avoir
rien vu de M. Gingember, son ami ; à son âge on ne doit pas
 se reposer.
    Dans la petite revue que nous allons passer des riches cartons
de M. Léopold, nous nommerons les auteurs tels que notre
mémoire nous les rappellera, sans nous inquiéter du rang que
leur assigne leur mérite. Nous commencerons par Mrae Colin,
dont le beau dessin, la Confession, mérite des éloges. Toutes
les figures ne sont pas traitées avec un mérite égal, mais celle
de la jeune mère qui prie avec tant de ferveur est une étude
heureuse et vraie qui ne saurait être trop louée.
   Le Repas de Fidèle est une composition agréable de Beaume, à
laquelle il ne manque qu'un peu plus de naïveté dans les poses
et de beauté dans les enfans pour en faire une œuvre remar-
quable. De jolis détails rachètent cette légère imperfection.
    Un Petit Intérieur de Bouton, dont tout le premier plan est
maintenu dans une teinte sourde pour laisser tomber le jour
sur une cour grande et lumineuse, nous a rappelé toutes les
merveilles des Dioramas. Bouton, Daguerre et Granet possèdent
seuls la magie de ces effets inattendus de lumière qui charment
et éblouissent. Nous citerons de ce dernier maître la Bénédiction,
où se retrouve un de ces jours miraculeux. Si les lignes de con-
tour n'étaient pas exprimées si carrément, ce qui, tout en re-
produisant le ton local avec énergie, enlève aux figures toute
leur valeur, ce dessin serait un des meilleurs de Granet.
   Le Chapelet et le Regard des Marais sont deux charmans dessins
de Roqueplan, spirituellement faits, peu soignés de détails,
mais d'une exécution sûre et vraie. Le dernier surtout est d'une
vigueur de touche et d'une chaleur de ton qui ne laisse rien à
désirer.