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 l'ait déjà insérée dans ses Documens pour servir < l'Hist. de Lyon,
                                                    J
etc., elle nous a paru trop curieuse pour ne pas la reproduire dans
nos Ephimgrides :
    Pour vous discourir à peu près ce que j'ay peu remarquer aux
obsèques de feu monseigneur de Mandelot, le décès duquel advint
 à notre très grand regret et déplaisir le XXIIIe du moys de no-
vembre mil cinq cent quatre-vingt huit sur les huit heures du matin,
lequel jour la ville expédia exprès un g courrier au roy pour lui en
donner advis, et supplier sa majesté, comme l'on avoit faict quatre
jours auparavant, que, en considération de la fidélité et du long
service dudit sire de Mandelot, son bon plaisir fut de bailler son
Gouvernement à monsieur d'Alincourt, son gendre, que l'on disoit
 en avoir la promesse à survie.
   Le lendemain duquel jour, il fut ouvert et trouvéen toutes les
parties nobles de son corps, fort sain, et nullement offensé, sauf
au fyel qui se trouva rompu pour une cholere extrême que l'on dit
qu'il avoit eue en sa maladie, et quinze jours au paravantsa mort.
Ses entrailles et le cueur levés et le corps embaulmé il fut mis en
ung cercueil où il demoura jusques au dernier jour dudict moys
pendent lequel temps son logis fut tendn de noir et ledit cercueil
arrousé d'eaue beniste. Je diray hardiment de toute la ville sy
grande affluance de peuple y avoit-il pour cest effect à toutes heures;
ce jour dernier de novembre, feste de sainct André (que dieu ne
veuille estre le dernier de notre repos), son corps[fut sollennelle-
ment porté à la sépulture sur les dix heures de matin en l'église
cathédralle de ladite ville, qui n'est pas une petite faveur ni peu
d'honneur pour les anciens privilégiés d'icelle église; mais je ne
vous sçaurois au vray représenter l'appareil d'une si grande et
magnifique pompe funèbre; bien vous en baillerai-je quelques
petits échantillons tels que je les ay peu recueillir çà et là ou re-
marquer en passant; et avant que devenir à ce discours, je vous
diray que durant les huict jours que son corps demeura sans estre
porté à la sépulture, toutes les églises de ladicte ville feyrent
sonner des glas de leurs cloches tous les soirs et toutes les matinées,
et ledit jour desdits obsèques s'assemblèrent processionnellement
en ladite grande église, et en après marchèrent ainsy et comme
s'ensuict :
   Premièrement audevant lesdites processions marclioient les


1,1 V1K , MORT ET DERNIERS PROPOS DE FEU MONSEIGNEUR DE M.4NDELOT > CtC.
Lyon } Jean Pillcllotte } 1500 , in-(ïu île 5? pages,