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397 à l'article du traitement, il d i t , sans plus de commentaire : « Pen- dant la saison d'ascendance du choléra asiatique, toutes les méthodes de traitement échouent. » Voilà certes un rude démenti aux m é d e - cins de toutes les villes où le choléra a p a s s é , aux autorités qui ont légalisé leurs mensonges en constatant les cas de guérison en regard des décès , aux malades eux-mêmes qui se félicitent d ' a - voir échappé aux atteintes du fléau. Triple . d é m e n t i , dont nous nous inquiéterions peu , après t o u t , si nous ne trouvions dans ces lignes le plus épouvantable arrêt que main d'homme ait j a - mais tracé contre l'humanité toute entière ! Espérons , pour cette fois , que l'auteur n'est pas dans le vrai. Suivant nous , MM. Fraisse , Ramadier et Boyron ont agi sage- ment en laissant de côté toutes les questions sujettes à contro- v e r s e , et surtout en affirmant le moins possible ce dont ils ne pouvaient fournir la preuve. Si leur brochure s'est réduite de quelques pages par suite de cette manière d'envisager leur tâche , du moins n'y a-t-elle rien perdu sous le rapport de l'intérêt et du nombre des faits. L'introduction renferme l'idée la plus conso- lante que la médecine puisse offrir à la méditation des gens du monde ; c'est un correctif aux sombres couleurs du tableau que retracent les premières pages du livre de M. Monfalcon , et l'on se réfugie avec joie dans cette pensée, émise avec toute la cha- leur d'une conviction profonde , qu'un jour viendra bientôt où la médecine pourra conjurer tant de maux et réduire les ravages du mal indien aux proportions d'une maladie ordinaire. Le livre de M. Monfalcon est généralement bien écrit ; mais les habitudes du littérateur y percent à chaque page , défaut ca- p i t a l , suivant nous , dans un livre de science. L'auteur s'est étendu avec une complaisance rare sur certains rapprochemens de faits qu'il suffisait d'indiquer en passant ; e t , par exemple, le récit des persécutions auxquelles les Juifs furent en butte, au XIVe siècle, occupe une place trop large dans son in- troduction ; nous en dirons autant de l'épisode de la procession de Notre-Dame de la Garde , cérémonie g r a v e , dénouée par une scène quelque peu grotesque. Ce sont là de bonnes pages de littérature , mais incontestablement hors de lieu , les unes dans