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377 à lui que fut réservé l'honneur de relever la grandeur des arche- vêques de Lyon, de rétablir en leur faveur la primalie de la Gaule orientale, et de consolider leur domination temporelle sur la cité de Lyon. Les faits et les documents que nous venons de résumer cons- tituent, à ce qu'il nous paraît, un corps de preuves incontesta- bles qui attesteut suffisamment la domination de Conrad , roi du Jura ( rex Jurensis ) (1), et qui prouvent qu'il fut exclusivement reconnu de droit et de fait comme souverain à Lyon et dans le Lyonnais, jusqu'aux montagnes de l'Auvergne (2). S'il fallait démontrer en oulre que la souveraineté de ce prince aussi ferme que sage, se maintint sans interruption jusqu'à la fin de sa vie , on en trouverait la preuve dans les actes du char- tulaire de Savigny , lesquels présentent plus de cent documents tous datés de chacune des années de ce long règne , présentant ainsi une série qui s'étend de l'an 943 à 993 , époque de sa mort. Il ne se trouve pendant ces cinquante années que quelques rares lacunes qu'on remplirait au besoin par des actes des chartulai- res de Cluny et de l'Ile-Barbe. Les diplômes antographes de Conrad concernant le Lyonnais, ont été donnés, soit à Lyon même , soit dans des circonstan- ces solennelles, qui sont bien connues , et qui complètent ces preuves authentiques. On tenterait vainement de leur opposer quelques chartes isolées des rois de France Louis IV d'Outremer, (1) Chiflet, Hist. Trenorch. prob. p. 28. (2) Nous croyons que la partie du Haut-Forez, où se trouve Monlbrisou , faisait partie du royaume de Bourgogne-Jurane : c'est ce que paraissent prouver trois ac- tes de vente de terres situées in pago Arvemico ( Auvergne ) , in agro Thiemensi ( Tbiers ) , in vicaria Doretensi ( le Doré ) Monsbrussoni ( Montbvi- son ) Arlante ( Arlant), etc. $ e t c . , datés de la 25 e année du règne de Conrad. Chart. de Cluny, colté A , p. 162. Mais l'archevêque Amblard , ac- quéreur de ces terres, en fait donation en 978 à l'abbaye de Cluny, et il date sa charte « Lothario piissimo regeféliciter régnante in Francia. » ( 1. c. p. 162 , n° I ). On peut donc conserver des doutes sur cette limite. Il est vraisemblable cependant que l'acte étant passé à Lyon ( action Lugdiini ) , le copiste du chartulaire a omis d'ajouter aux mots Lothario régnante in Vranaû , ceux de et Conrado in Galliâ, comme cela se voit dans d'autres actes.