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beaucoup à cette date ; car enfin il n'est guère vraisemblable
qu'un jeune garçon de quatorze à quinze ans soit v e n u , dans un
âge aussi t e n d r e , étudier les antiquités de l'Italie, et la raison
dit que Philibert De Lorme, quand il entreprit de faire ce voyage,
devait être au moins dans sa vingtième année. Au reste , ce qui
parait certain , c'est qu'après une assez covirte absence, il fut de
retour à Lyon, sa p a t r i e , en 1536, et q u e , dans la construc-
tion de plusieurs maisons particulières qui lui fat confiée , il fit
preuve de ressources nouvelles et de la plus grande habileté (1);
mais l'ouvrage qui commença véritablement sa r é p u t a t i o n , ce
fut le portail de l'église de Saint-Nizier, qu'il exécuta, selon
toute apparence, vers l'année 1542.
      A cette é p o q u e , une révolution salutaire s'opérait dans les
arts en France. Répondant aux royales invitations de François
I e r , Léonard de Vinci, André del Sarte, Paul Ponce Trébati, Maes-
tro Rosso, François Primatice et Sébastien Serlio, avaiant quitté
l'Italie et désabusé nos artistes sur les hardiesses, les caprices
et les bizarreries du style gothique ; un saint zèle pour l'anti-
quité enflammait nos peintres, nos sculpteurs et nos architectes ;
les châteaux de Chambord, de Fontainebleau, dé Madrid, de
V e r n e u i l , faisaient trouver bien triste le goût qui avait présidé
à la construction des vieux donjons de nos rois et des sombres
manoirs de nos comtes et de nos barons ; Pierre L'Escot élevait
le palais du Louvre, que le ciseau délicat de Jean Goujon e n r i -
chissait d'admirables sculptures , et Jean Bullaut élevait le noble
château d'Ecouen, qu'embellissait encore le suave pinceau de
M c o l o , de Jean Cousin et de Bernard de Palissy.
     Par l'élégant portail de l'église de Saint-Nizier, par la science
et le bon goût qui régnent dans toutes les parties de ce r e m a r -
quable morceau d'architecture (2), le mérite et les talens de


    (1) Ces maisons sont situées sur le pont du Change et dans la rue de la Jui-
verie. On y remarque des trompes d'une grande hardiesse , comme depuis il en
fit une au château d'Anet, laquelle supportait la cabinet du roi Henri II. Les ar-
 chitectes donnent le nom de trompe à une espèce de voûte en saillie, qui semble
porter à faux, mais qui se soutient par l'artifice de sa coupe.
    (2) l e portail de l'église de Saint-Nizier, qui présente un renfoncement demi-!