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253 des rois , qui lui faisaient la guerre dans l'intérieur de la France, par des intrigues et des complots plus redoutables que leurs armées. Les Français étaient-ils faits pour s'égorger, pour se h a ï r , pour Iransforincr dos principes d'union e n s e m e n c e s de guerres civiles ? Non ; ces e\cés ne sont point émanés de leurs imi'urs , mais de la perfidie des cours , qui ne cessaient de. souffler, d'attiser, d'alimenter la discorde. Un projet qui a échoué , et qui réunit ce que le machiavélisme a de plus atroce , avait paru en dernier lieu si admirable aux cours de ! \ a p l c s , de Londres , de Turin , de l'élorsbourg , e t c . , que leurs despotes l'avaient embrassé avec, enthousiasme, ("était peu pour ces enne- mis de la république française de tramer contre elle de nouvelles coalitions ^ et de prodiguer froidement le sang de leurs malheu- reux sujets dont ils se disent les pères. Au moyen de la corrup- tion , de la calomnie , et surtout de l'aveugle fanatisme , égarer, diviser, ulcérer les esprits , lancer parmi eux les fureurs anar- ehiquos , et opérer Ja désorganisalion ; d'un autre côté , l'aire la guerre inopinément sans l'avoir déclarée , et susciter le m a s - sacre partiel des armées françaises qui se reposaient sur la foi des I rai lés ; tel e s t , aux. ycuv de ces m o n a r q u e s , le chcf-d'teuvre de leur diplomalic : mettre au rang des vertus ces assassinais et ces parjures, voilà leur morale : grand Dieu ! sont-ce là des hom- mes , ou des monstres vomis des enfers sur le trône ? Partisans des r o i s , si vous détestiez l'anarchie, ne détesteriez-vous pas aussi la royauté , principale cause de sa propagation et de ses ravages? Ennemi de la royauté, pourriez-vous ne pas détester l'anarchie, sur qui elle fonde ses principales espérances ? La république française était en paix avec les rois de Naples et de Sardaigne -, et qu'a-t-elle à démêler avec les Czars et les Sul- tans ? elle n'a pris les armes que pour se défendre , et sans crain< dre la g u e r r e , elle soupire après la paix générale. Quelle est donc la raison de ces coalitions bizarres et de ces agressions sou- daines , de ces frénésies des rois? c'est la haine pour la souve- raineté du p e u p l e , dont la seule idée fait trembler leur despotis- m e , et désespère leur orgueil. Ils se croient tout permis pour satisfaire cette h a i n e , et soutenir ce qu'ils appellent la cause de la royauté. Comment donc pourrions-nous ne pas haïr cette eau-