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                      Tous deux restèrent sans paroles, ils étaient dans un
                       de ces momens solemnels , si rares et si courts sur la
            ,          t e r r e , où l'ame semble éprouver quelque chose de
                        la félicité des cieux. Ce sont des instans indéfinissa-
                       bles que ceux où deux âmes s'entretiennent ainsi
                       dans u n langage qui ne peut être compris que d'elles.
                        Alors tout ce qu'il y a d'humain se tait, et les deux
                       êtres immatériels s'unissent mystérieusement pour la
                       vie de ce monde et l'éternité de l'autre.
                                                   V. HUGO. Han    d'Islande,




O mes doux souvenirs d'amour et de jeunesse !
Revenez , revenez ! je veux encore un jour
          Oublier ma tristesse
          Dans mes rêves d'amour.
Les feuilles et les fleurs jonchaient déjà la terre :
On était en automne , et le ciel était pur ,
L'air était doux encore , et la brise légère
Soupirait doucement. Sur une mer d'azur,
La lune s'avançait blanche et silencieuse ,
Et semblait regarder , timide et curieuse
Comme une jeune fille , à travers les rameaux,
Oui se miraient penchés mollement sur les eaux.
Le silence régnait. On entendait à peine
Une vague harmonie, une rumeur lointaine
Qui fait rêver, et donne à celui qui comprend
Une ivresse de cœur , un pur ravissement.
Non ! jamais je ne vis de soirée aussi belle.
Bien d'autres cependant ont passé depuis elle ,
Bien d'autres passeront encor , mais dans mon cœur
Rien ne s'effacera de ce jour de bonheur.