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gé contre la liberté des cultes. Il rappela constamment l'assem-
blée à la concorde et à l'union ; il demanda qu'on rejetât égale-
ment la république et les deux chambres ; mais il parait que sa
modération était aussi inconséquente que son opinion peu ar-
rêtée ; car après avoir proposé qu'on cessât toutes les recher-
ches relatives aux troubles du 20 j u i n 1792 , ce même d é -
puté^ à la suite de la journée du 10 a o û t , et pendant la captivité
de Louis XVI .5 demanda , dans la séance du 29 août, que toute
communication cessât entre les membres de la famille royale.
Cette insulte au malheur ne fut remarquable que parce qu'une
déplorable erreur de nom la fit attribuer, par le Moniteur , à un
sage et paisible député des Àrdennes , bon et honnête cultiva-
t e u r , nommé Damourelte. Celui-ci s'empressa de réclamer, e t ,
quelques jours après , la probité du journaliste officiel restitua l'o-
dieuse motion à l'ahbé Lamourette, èvêque de Lyon, son véritable
auteur.
   Cet homme malheureux, plus imprudent sans doute que mal
intentionné dans cette circonstance , se montra l'ennemi des fac-
tieux , des qu'il les vit répandre le sang innocent. Lors des mas-
sacres du 2 s e p t e m b r e , il fit décréter que la municipalité de
Paris répondrait de la sûreté publique.
   Après la session de l'assemblée législative, il se relira à Lyon,
y prononça l'oraison funèbre des victimes du 29 mai ( 1 ) , et y

(1) DISCOURS prononcé le mercredi, 12 juin , en l'église métropolitaine de Lyon, par
   Adrien Lamourette, évéque du département de Rhône-et-Loire, à l'occasion d'un sentice
   solemnel, célébré pour les citoyens morts à la journée du 29 mai, en défendant les
   droits sacrés de l'égalité et de la liberté républicaine, contre l'oppression de l'anarchie.
        CONCITOYENS ET FRÈRES ,
    Pourquoi la liberté, cette fille auguste de la nature, cette souveraine de l'u-
nivers, elle qui, d'une main intrépide, précipite du haut de leurs trônes les
despotes qui outragent la majesté de l'espèce humaine; pourquoi s'offre-t-elle
aujourd'hui à nos regards, sous des traits si effrayans et si farouches? Pourquoi
l'audace vient-elle, au nom de la douce liberté, retracer tous les forfaits de la
plus implacable tyrannie ?
    Serait-ce bien vous, liberté sainte et aimable, qui répandriez les haines et
les terreurs qui obscurcissent d'une manière si affreuse tout le vaste horison de
la France? Votre règne ne saurait-il s'établir que sur l'accumulation de tous les
 crimes? et vos autels demanderaient-ils à ne s'élever que du milieu des (lots du
sang innocent?                                                            r